La Rwandaise Salima et la Marocaine Bouchera partagent la CAN TotalEnergies et de l’arbitrage

Publié:

Une grande page de l’histoire du football a été ouverte le 18 janvier dernier lors du match Zimbabwe-Guinée (2-1) quand la Rwandaise Salima Mukansanga a officié en compagnie de la Marocaine Bouchra Karboubi comme VAR. C’est la première fois que cela se passe à ce niveau et ce vendredi les deux dames et en Jerome Darmon, l’ancien arbitre sud-africain expliquant les raisons portées sur ces dames.

Jerome Darmon : ‘’Dans cette volonté d’ouvrir le football à tous, il était important de faire en sorte que la gent féminine y soit associée et la Fifa et la CAF travaillent dans ce sens. A ce niveau, celles qui ont là constituent l’élite, elles n’ont pas été seulement choisies parce que ce sont des femmes mais elles sont au top. Et malgré tout, il faut que les gens comprennent que comme les footballeurs, les entraîneurs et leurs collègues hommes, elles sont appelées à commettre des erreurs. Après le match qu’elle a officié, elle n’est pas certainement au courant, Salima a été acclamée pour avoir fait une bonne performance et aussi parce que ce jour va compter dans le football africain’’.

Salima Mukansanga : ‘’Cela fait 12 ans que j’officie, je suis une arbitre professionnelle, merci à la CAF et à la Fifa de m’avoir permis de vivre de cette passion. Ce fut un honneur d’avoir été la première femme à officier un match lors d’une phase finale de Coupe d’Afrique des nations seniors, je n’ai pas de mot pour dire ma fierté. Ce fut de grands moments et j’espère que beaucoup de filles et de femmes vont profiter de ce moment pour venir vivre leur passion. Je n’ai rien inventé, je n’ai fait que siffler comme lors des compétitions, à la Coupe du monde féminine en France et au tournoi des Jeux olympiques de Tokyo. Nous sommes des arbitres même s’il est vrai que nous ne pouvons pas courir aussi vite que les hommes, notre objectif reste de respecter et de faire respecter les lois du jeu. Nous sommes formés pour siffler aussi bien et être proches des actions. Les mêmes règles s’imposent à tout le monde.

Merci à la CAF d’avoir rendu ce moment possible. A la base, je n’ai pratiqué le football qu’au niveau scolaire, je suis plutôt du basket mais je me suis intéressée à l’arbitrage, je suis quelqu’un de curieuse, qui aime avoir le contrôle, conduire les choses. J’ai pu progresser parce que j’ai eu un modèle dans mon pays, Célestin Ntagungira qui a sifflé à l’occasion d’un Mondial de football. J’espère que mon expérience dans mon pays et au-delà du Rwanda sur le continent africain, va servir, en tant que femme, il y a des obstacles naturels (menstrues, maternité) mais nous nous battrons pour nous améliorer. Très certainement aussi dans mon pays, le Rwanda où de la base au sommet, on permet aux femmes d’occuper leur place dans le développement, m’a beaucoup aidé. Nous devons occuper toutes nos places dans le développement du football africain et les collègues hommes sont nos premiers supporters’’.

Bouchra Karboubi : ‘’Je suis policière et mère de famille, je suis fière d’avoir officié au cours de cette rencontre en tant que VAR. C’est une belle expérience et j’espère que des femmes africaines et aussi dans le monde arabe peuvent suivre et vivre de leur passion. Ce n’est jamais facile en tant que femme arabe mais le plus important, c’est de vivre ma passion. J’ai déjà eu l’occasion d’officier un match de préparation entre deux sélections A, Gabon et Sierra Leone. Ce fut une belle expérience. Au niveau de la VAR, nous intervenons sur certains faits de jeu pour aider les arbitres à prendre la bonne décision. Oui je travaille tous les jours pour m’améliorer et j’appelle à venir vivre leur passion’’.