Mark Gleeson – La voix du commentaire du football africain

La Coupe d’Afrique des Nations CAF TotalEnergies recèle de nombreux souvenirs pour les Africains. Pour la plupart des adeptes du plus grand événement sportif du continent, la voix qui a contribué à leurs souvenirs colorés du tournoi est constante depuis de nombreuses années.
Le Sud-Africain Mark Gleeson, journaliste, commentateur et grand amateur de football, a accepté de discuter avec CAFOnline de ses années de couverture du plus grand événement d’Afrique, qu’il commente depuis l’édition de 1992 au Sénégal.
Depuis lors, Gleeson, considéré comme la voix du commentaire du football africain, a couvert un certain nombre d'événements sportifs mondiaux tels que la CAN CAF TotalEnergies, les Jeux Olympiques et la Coupe du Monde de la FIFA.
Grâce à ses innombrables réalisations dans la couverture du football africain, Gleeson a reçu l'Ordre du mérite Or de la CAF en 2017 pour sa constance et sa couverture exceptionnelle du football africain.
Dans cet entretien avec CAFOnline, il revient sur sa première CAN CAF TotalEnergies, les moments forts et quelques-uns de ses plus beaux souvenirs depuis l'édition 1992.
1. En tant que personne ayant couvert la CAN pendant de nombreuses années, comment évalueriez-vous le niveau de l'édition actuelle ?
Je pense que cette édition actuelle est la meilleure. L'une des principales raisons est la qualité des infrastructures. Si vous donnez à ces fantastiques artistes du football africain l’opportunité de jouer sur des pelouses magnifiques, ils feront ressortir le meilleur de leur talent. Par le passé, nous avons vu quelques CAN où les terrains n'étaient pas aux normes, mais cette édition a été fantastique. Je sais qu’il y a eu beaucoup d’efforts pour s’assurer que les terrains soient de qualité et que la qualité du football soit ainsi parfaite. Je le noterais numéro un.
2. Qu'est-ce que vous appréciez tant dans la CAN que vous avez constamment couverte pendant toutes ces années ?
C’est le plus grand événement sportif d’Afrique. C’est le plus haut sommet pour les footballeurs africains. C’est le summum du sport africain. Ça fait du bien de revoir tous vos amis quand vous venez ici. C’est agréable de travailler dessus et il y a toujours de belles histoires pour nous, journalistes, et c’est devenu un peu plus institutionnalisé au fil des 30 années que je couvre l’événement. C’est toujours une merveilleuse occasion et c’est devenu un événement meilleur.
3. Quel est le souvenir de la plus belle CAN que vous avez couverte ?
En tant que Sud-Africain, l'Afrique du Sud l'a remporté en 1996 en battant la Tunisie. C'était la première fois qu'ils participaient au tournoi, qu'ils l'organisaient et je pense que cela reste également gravé dans la mémoire de la plupart de mes compatriotes. Malheureusement, 1996 reste encore une référence. Nous aurions dû en gagner quelques autres en cours de route, mais cela n’a pas été le cas. Néanmoins, cela reste mon moment fort en termes de Coupe d’Afrique des Nations.
4. Comment se passe la préparation pour commenter de tels matches ?
Vous devez faire beaucoup de recherches sur les joueurs. Votre travail n'est pas seulement de divertir mais avant tout à mon avis, c'est d'informer, vous devez être capable de parler au spectateur des joueurs, des situations, des circonstances d'un match et c'est beaucoup de prise de notes et beaucoup de papiers avant d'entrer dans le vif du sujet, dans le box de commentateur.
5. Votre Top 3 des éditions de CAN que vous avez couvertes et pourquoi ?
Je dirais 1996 parce que l'Afrique du Sud a gagné. C'était dans mon pays d'origine et j'ai particulièrement apprécié. J'ai tellement apprécié. J'ai également apprécié l'année 2006 en Égypte, car c'était un tournoi facile à parcourir dans le sens où l'on pouvait se rendre en voiture sur tous les sites. Je me souviens d’avoir essayé de regarder autant de matchs que possible, à l'exception des matchs qui se jouaient en même temps. Je suis allé à chaque match. Aussi, lors de ma première CAN au Sénégal en 1992, nous vivions dans le même hôtel que les joueurs. Nous avons pris le petit déjeuner avec eux autour de la piscine. Ce fut une expérience extraordinaire à une autre époque. J'ai joué au tennis avec Roger Milla. C'était très amusant.
6. Quels ont été vos matchs phares de cette édition ?
Je n'ai fait que les matchs au stade principal, et j'ai fait un match à San Pedro, lorsque l'Afrique du Sud a battu le Maroc. Pour moi, le match extraordinaire a été celui de la Guinée équatoriale contre la Côte d’Ivoire, la plus grosse défaite d’une équipe hôte en Coupe d’Afrique des Nations CAF TotalEnergies. Cela m'a un peu rappelé ce match où le Brésil avait perdu (1-7) à domicile contre l'Allemagne en demi-finale de la Coupe du monde en 2014. Tout s'est mal passé ce jour-là. Rien ne s'est bien passé. C’était très malheureux pour eux (Côte d’Ivoire). C’est bien qu’ils aient pu rebondir, mais je n’ai jamais vu quelque chose d’aussi extraordinaire de ma vie.
7. Quelles équipes vous ont le plus impressionné dans cette compétition ?
L'équipe qui m'a impressionné est évidemment le Cap-Vert. Il y a la Guinée équatoriale aussi – Je pense que leur secret est qu’ils s’appuient sur un groupe homogène parce qu’ils n’ont pas une grande base de joueurs. Donc ces petites équipes qui réussissent si bien contre les grandes équipes sont très importantes.
Le Cap-Vert a obtenu un excellent résultat et la victoire de l'Afrique du Sud contre le Maroc a aussi été assez impressionnante.