Appiah met en garde le Sénégal de Diallo avant un choc décisif au CHAN 2024
Kwesi Appiah, sélectionneur du Soudan, a promis que son équipe sortira du tunnel à toute vitesse face aux champions en titre du CHAN TotalEnergies CAF, le Sénégal, dans le choc au sommet du groupe D au stade Amani, dans la ville de Zanzibar, en Tanzanie.
Le Soudan est actuellement en tête du groupe après sa victoire éclatante 4-0 contre le Nigeria. Mais les hôtes du CHAN 2011 doivent éviter la défaite pour conserver leur première place et assurer leur qualification en quarts de finale.
Appiah ne cherche pas seulement à éviter la défaite ; il vise clairement la victoire.
La philosophie d’Appiah : la meilleure défense, c’est l’attaque
«Je n’aborde pas un match pour défendre. La meilleure façon de défendre, c’est d’attaquer. On joue pour marquer. Il y a 11 joueurs dans chaque équipe, pourquoi devrions-nous rester en arrière ?» a-t-il déclaré, avant d’ajouter :
« Que ce soit au CHAN, à la CAN ou aux éliminatoires de la Coupe du Monde, mon intention est de gagner.»
L'entraîneur ghanéen respecte le Sénégal pour son sacre en 2022, mais il prévient : les champions devront se battre pour l'emporter face à son équipe portée vers l’offensive.
« Les champions en titre sont bons », a reconnu Appiah, avant de marteler : « Mais je fais aussi savoir au Sénégal que ce ne sera pas facile. »
Sous sa direction, le Soudan n’a plus perdu depuis près d’un an, leur dernière défaite remontant à novembre 2024 contre le Niger lors des éliminatoires de la CAN — une rencontre disputée après leur qualification. Fort de cette invincibilité, Appiah se montre confiant :
« Le Sénégal est une grande équipe, on ne peut pas la sous-estimer. Ce ne sera pas une partie de plaisir. Il faudra se battre jusqu’à la dernière minute.»
Le Soudan combatif depuis le début
Depuis le début du tournoi, le Soudan a dû faire face à l’adversité, arrachant un nul contre le Congo avant d’écraser le Nigeria 4-0, avec des buts venus de différentes sources.
« Il est difficile de marquer dans le jeu. Beaucoup d’équipes misent sur les coups de pied arrêtés. Nous travaillons les coups francs comme moyen de marquer », a confié Appiah, avant de reconnaître : « Mettre en place une stratégie est plus simple en club, car on a plus de temps. En sélection, le temps est très limité.»
Appiah s’adapte à la culture Soudanaise
En Afrique, chaque culture est respectée et célébrée. Kwesi Appiah, originaire du Ghana, s’adapte sans difficulté à la culture soudanaise. Questionné sur la barrière linguistique lors des matchs, il a expliqué faire confiance à son staff pour la communication : « Pour une communication efficace, j’ai mes adjoints qui parlent arabe. Je donne mes consignes, et ils les transmettent.»
Abdullah et Gueye privilégient le collectif à la gloire personnelle
Fares Abdullah, capitaine du Soudan, est l’un des joueurs clés qui applique les consignes d’Appiah sur le terrain. Il pense que son équipe peut encore hausser son niveau contre le Sénégal :
« Mes performances et celles de mes coéquipiers reposent sur la confiance et notre qualité. Je pense qu’on fera encore mieux contre le Sénégal», a-t-il déclaré.
Du côté sénégalais, l’attaquant Libasse Gueye — homme du match contre le Nigeria — partage le même esprit collectif :
« J’ai reçu le prix de joueur du match contre le Nigeria, mais le football est un sport collectif. Je place toujours l’équipe avant tout. Pour être le meilleur, je dois jouer avec mes coéquipiers. »
À 22 ans, Gueye voit ce match comme l’un des plus importants de sa carrière :
« C’est un match capital. On en est bien conscients. C’est l’un des plus grands de ma carrière. »
Diallo et sa jeune équipe veulent écrire leur propre histoire
L’entraîneur sénégalais Souleymane Diallo a qualifié cette rencontre de « quart de finale avant l’heure ».« C’est un match hyper important. Il peut nous permettre de finir premiers et de rester à Zanzibar, où nous avons nos repères. Il faut l’aborder avec sérénité. »
Le large succès du Soudan contre le Nigeria a changé la dynamique du groupe, reconnaît Diallo :
« Leur victoire contre le Nigeria a bouleversé le groupe. Cela met un peu de pression sur moi. »
Malgré cela, Diallo rappelle que son groupe, jeune et talentueux, est prêt à faire ses preuves :
« Le Sénégal est une grande nation du football africain. Nous sommes les champions en titre, mais mes joueurs ont faim de succès. Ils veulent écrire leur propre histoire.»
La victoire en finale du CHAN 2022 contre l’Algérie (5-4 aux tirs au but) semble déjà loin. Pour Diallo, il est temps de se tourner vers l’avenir: «Être champion, c’est de l’histoire. Et l’histoire appartient au passé. On doit se concentrer sur le présent et l’avenir.»
Le Sénégal mieux lancé qu’en 2022 ?
Diallo souligne que le début de tournoi 2024 est même meilleur que celui de 2022 :
« En 2022, nous avions 3 points avant le dernier match de poule. Cette année, nous en avons 4 à ce stade. Cela veut dire que notre performance est supérieure. »
Et d’ajouter :« Au lieu de nous projeter sur le match du Congo, faisons notre part : gagner. »
Le Congo à l'affût, le Nigeria déjà éliminé
Le Congo reste en embuscade et pourrait se qualifier en cas de faux pas de l’un des deux favoris. Le Nigeria, lui, est la seule équipe déjà éliminée avant la dernière journée du groupe D.
Un match nul entre le Soudan et le Sénégal (5 points chacun) permettrait aux deux de passer, mais une victoire de l’un ou l’autre, combinée à un bon résultat du Congo, pourrait bouleverser la donne et éliminer un favori.