CHAN 2024 – Groupe C : Niger – Guinée, un choc entre ambition partagée et rivalité équilibrée

Harouna Doula n’a pas changé : lucide, déterminé, et toujours focalisé sur l’essentiel. Avant d’affronter la Guinée ce lundi à Kampala, le sélectionneur du Niger est clair : « Il est crucial de bien démarrer. On veut aller loin, et marquer l’histoire. »
L’opposition promet. Car face à son homologue guinéen, Kanfory “Lappé” Bangoura, le discours est presque miroir : « On est venus déterminés, avec l’envie de commencer fort. On fera tout pour gagner et aller loin. »
Une rivalité aussi discrète qu’équilibrée
Trois confrontations officielles entre les deux sélections depuis 2012 : une victoire chacune, un match nul. Dernier acte marquant, le 2-2 spectaculaire lors du CHAN 2016 au Rwanda, où le Niger avait mené à deux reprises avant de se faire rejoindre. De quoi rappeler à chacun que le moindre détail peut faire basculer ce duel d’Afrique de l’Ouest.
Cette fois, le décor a changé. Mais l’enjeu reste le même. Le Niger, demi-finaliste surprise en 2022, veut confirmer sa montée en puissance. La Guinée, troisième en 2020, espère transformer son expérience en nouveau cap franchi.
Contraste de styles : maîtrise contre verticalité
Tout devrait se jouer au cœur du jeu. La Guinée devrait imposer son tempo, avec une construction fluide et patiente. Le duo du Horoya AC, Morlaye Sylla à la création et Yakhouba Gnagna Barry dans la profondeur, constitue un danger permanent.
Côté nigérien, on s’attend à un plan plus direct, fait de discipline tactique et de projections rapides. Moussa Issa Djibrilla, créatif au milieu, et Amadou Wonkoye, expérimenté devant, seront les hommes à surveiller dans ce système conçu pour frapper en contre.
Le capitaine Mohamed Abdourahmane affiche la confiance d’un groupe préparé : « On a bien travaillé à Niamey et Douala. L’équipe est jeune, mais déterminée. »
Expérience et repères : deux sélections qui connaissent le terrain
Pour le Niger, c’est la cinquième participation au CHAN – la première fois qu’il enchaîne deux éditions d’affilée. La campagne 2022 a marqué les esprits : victoires sur le Ghana et le Cameroun, avant de céder face à l’Algérie puis Madagascar. Cette rencontre sera leur 15e match dans l’histoire du tournoi. Mais les deux dernières rencontres se sont soldées par des défaites. Une troisième serait une première dans l’histoire nigérienne.
La Guinée, elle, avance sur une série bien plus stable : invaincue dans le temps réglementaire lors de ses sept derniers matches de CHAN, depuis une défaite contre le Maroc en 2018. Avec deux demi-finales en 2016 et 2020, le Syli National s’est taillé une réputation de sérieux outsider.
Ousmane Dramé, patron de la défense guinéenne, affiche ses ambitions : « Les entraînements se sont bien passés. On veut rassurer nos supporters et bien lancer notre tournoi. »
Coup de pied arrêtés et concentration : les clés du match
Dans une rencontre où les deux blocs savent défendre, chaque erreur peut être fatale. Le Niger l’a prouvé en qualifications, en éliminant le Togo grâce à un but marqué à l’extérieur. La Guinée, elle, a brillé par sa créativité, notamment en corrigeant la Guinée-Bissau 6-2 sur l’ensemble des deux matches en Zone A.
Les statistiques en ouverture tournent légèrement en faveur de la Guinée : une victoire et un nul sur ses trois dernières entames de CHAN. Le Niger n’en compte qu’une, face au Zimbabwe en 2011 (1-0).
Une scène pour de nouveaux visages
Les projecteurs seront braqués sur Barry, Sylla, Wonkoye ou Djibrilla. Mais le CHAN est souvent le théâtre d’éclosions inattendues. Coach Doula, réputé pour son adaptation tactique, l’a prouvé en 2022. S’il parvient à rééditer la même maîtrise dans les transitions, le Niger aura toutes ses chances de faire tomber l’un des favoris annoncés du groupe.
« L’histoire est équilibrée, mais les équipes ont changé. Ce sera un match ouvert, entre deux générations ambitieuses », prévient Doula.
Groupe C : tout de suite dans le vif du sujet
Avec l’Algérie, l’Ouganda et l’Afrique du Sud dans les parages, chaque faux pas peut s’avérer fatal. Un succès ce lundi au Mandela National Stadium serait un premier pas décisif vers les quarts.
Les deux sélections se connaissent, se respectent, et savent que ce type de rencontre se joue autant sur l’engagement que sur le sang-froid. « On sent le soutien du peuple nigérien. On est prêts à aller chercher la victoire », conclut le capitaine Abdourahmane.