CHAN 2024 : Maema et McCarthy, d’oubliés à indispensables

Pendant une bonne partie de la saison 2024/25, Neo Maema est resté cantonné au banc à Mamelodi Sundowns, relégué par de nouvelles recrues et des ajustements tactiques.
Les mêmes supporters qui scandaient son nom à Loftus versaient désormais des doutes sur son avenir au club. Les murmures d’un départ imminent se faisaient de plus en plus insistants. En janvier, ce n’était plus un secret.
Puis sont arrivées les qualifications pour le TotalEnergies CAF CHAN 2024.
Le retour de l’Afrique du Sud au Championnat d’Afrique des Nations après 12 ans d’absence est passé presque inaperçu. Mais pour Maema, ce tournoi représentait bien plus qu’une simple compétition : une seconde chance. Sous la houlette d’Helman Mkhalele, il a retrouvé la liberté, la justesse, le rôle essentiel qu’il avait connu à ses débuts, quand il illuminait la PSL sous les couleurs de Bloemfontein Celtic.
Ce CHAN fut le tournant. Ses performances ont rallumé la flamme. À son retour chez les Sundowns, il était métamorphosé : plus affamé, plus vif, plus décisif. En quelques semaines, il réintégrait le groupe, enchaînait les entrées en jeu solides, puis obtenait sa place de titulaire.
Et contre toute attente, il était retenu dans l’effectif final des Sundowns pour la Coupe du Monde des Clubs FIFA. De simple figurant, Maema devenait un ambassadeur du club sur la scène mondiale.
À Naturena, la trajectoire d’Aden McCarthy ressemblait à un conte similaire. Promu dans le groupe professionnel des Kaizer Chiefs depuis un moment, il n’avait jamais foulé la pelouse en équipe première. Pas un problème de talent, mais un timing qui ne lui avait jamais souri. Enchaînement d’entraîneurs, McCarthy restait en marge.
Jusqu’aux qualifications du CHAN. Il saisit sa chance, impressionne à l’entraînement, confirme en match, au point que les Chiefs décident de lui donner sa chance en championnat face à Marumo Gallants.
Il ne s’est pas contenté de survivre : il a brillé.
Maîtrise technique, sang-froid, vigilance défensive : McCarthy a offert une performance qui a forcé le respect des supporters et du staff. Depuis, il est devenu un élément récurrent du onze.
Ces histoires ne sont pas des anecdotes. Elles démontrent que le CHAN a toute son importance.
Dans un football local où les opportunités sont rares pour certains joueurs, cette compétition offre une fenêtre exceptionnelle pour réécrire les récits. Elle écarte les stars européennes, permettant aux talents locaux de s’exprimer pleinement.
Pour Maema, McCarthy, et bien d’autres, le CHAN a été la scène idéale pour révéler leur potentiel.
Pour le football d’Afrique australe, ce tournoi n’a pas seulement offert du temps de jeu : il a redonné confiance, ouvert des portes, et rappelé aux clubs les trésors qu’ils possèdent déjà.