CHAN 2025: Le Maroc invaincu défie une Kenya portée par son public en fusion

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Dans un tournoi où se mêlent intensément le drame, l’histoire et la fierté nationale, le choc de ce dimanche entre le Maroc et le pays coorganisateur, le Kenya, au Moi International Sports Centre de Nairobi, promet d’enflammer les passions.
Ce n’est pas simplement un match du Groupe A dans ce Championnat d’Afrique des Nations TotalEnergies (CHAN) — c’est un affrontement entre une puissance continentale aguerrie et une nation hôte transcendée par le soutien de son public.
Pour le Maroc, l’équation est simple : une victoire, et les portes des quarts de finale s’entrouvrent. 
Le sélectionneur Tarik Sektioui ne laisse place à aucun doute.
« Notre objectif principal est de passer le premier tour, ce qui passe par une victoire contre le Kenya», a-t-il déclaré à la veille du match.
« Cette rencontre face au pays hôte sera abordée avec la même volonté et la même détermination pour aller chercher les trois points.»
Sektioui connaît bien l’adversaire. Le Kenya, invaincu après deux matchs, se présente comme un sérieux concurrent, porté par un stade acquis à sa cause.
« Le Kenya a bien joué jusqu’ici, et le match sera difficile. Nous devons tout donner pendant 90 minutes pour obtenir un résultat positif », a-t-il ajouté, soulignant que chaque joueur de son groupe « possède des qualités et apporte de la valeur à la performance collective.»
Duel de dynamiques : la montée en puissance du Kenya face à l’élan marocain
Cette rencontre marque le tout premier affrontement entre le Maroc et le Kenya en CHAN, mais les statistiques plaident pour les Lions de l’Atlas face aux équipes d’Afrique de l’Est : cinq matchs sans défaite, avec trois victoires et deux nuls.
Plus révélateur encore, le Maroc a l’habitude de faire taire les pays hôtes : 4-1 contre le Rwanda en 2016, 4-0 face au Cameroun en demi-finale en 2020.
Cependant, Sektioui reste lucide et prudent. Son équipe a bénéficié d’une semaine de repos après la victoire 2-0 contre l’Angola — un avantage qui pourrait aussi se révéler piégeux.
« C’est une arme à double tranchant qu’il faut bien gérer pour réaliser une bonne performance », a-t-il reconnu.
Côté joueurs, la concentration est totale. L’ailier Oussama Lamlioui s’attend à un match bouillant.
«Ce sera un match difficile car nous affrontons le pays hôte, qui sera galvanisé par son public. Mais nous nous sommes bien préparés pour bien démarrer cette rencontre », a-t-il confié.
«Les préparatifs se déroulent bien et nous sommes prêts à faire la différence contre le Kenya. Nous donnerons tout pour empocher les trois points.»
Le Kenya, solide et confiant sous la houlette de McCarthy
Le Kenya arrive avec de solides arguments : une victoire 1-0 contre la RDC et un nul accroché face à l’Angola les placent à un pas des quarts de finale.
Austin Odhiambo s’impose déjà comme la révélation kenyane, auteur des deux seuls buts de son équipe et premier joueur du pays à marquer lors de deux matchs consécutifs dans une compétition CAF senior.
Le sélectionneur Benni McCarthy — qui avait marqué contre le Maroc lors de la CAN 1998 — connaît bien la tâche qui attend ses hommes.
«Le Maroc est une équipe forte et bien organisée. Ce sera un match difficile contre l’une des meilleures formations, non seulement du groupe, mais du tournoi», a-t-il reconnu.
Le rythme pourrait peser lourd : le Kenya a joué son dernier match seulement deux jours plus tôt.
«Le Maroc a eu une semaine pour préparer ce match, tandis que nous avons disputé notre deuxième match il y a deux jours », a souligné McCarthy.
«J’espère que la motivation et la fraîcheur physique seront au rendez-vous pour bien aborder cette confrontation.»
Pour McCarthy, ce défi est aussi une opportunité.
«Nos deux premiers matchs ont révélé plusieurs choses positives, comme la résilience et une forte personnalité, et j’espère que cela se confirmera contre le Maroc.»
«Le Maroc est une équipe imprévisible, et c’est pourquoi nous devons produire du jeu de qualité et être plus rigoureux dans tous les compartiments.»
Le rendez-vous avec l’histoire
Le palmarès marocain en CHAN est impressionnant : 14 matchs sans défaite (12 victoires, 2 nuls), trois clean sheets consécutifs et seulement deux revers sur leurs 20 dernières rencontres. Une nouvelle victoire ce dimanche rappellerait leur entame parfaite de 2018 — année de leur sacre.
Mais le Kenya rêve d’écrire sa propre page d’histoire : une victoire le propulserait en quarts pour sa première participation, devenant ainsi le troisième pays débutant à franchir ce cap — et en éliminant l’un des géants du tournoi.
Quand l’arbitre sifflera le coup d’envoi dimanche soir, il ne s’agira pas seulement de trois points. Ce sera une question de courage, d’ambition et de ce souffle épique qui fait du CHAN une compétition remarquable.