J-6 : Gonçalves, le sélectionneur de l’Angola, salue l’initiative du CHAN qui vise à mettre en avant les talents locaux

À l'approche du Championnat d'Afrique des Nations CAF TotalEnergies (CHAN) 2024), le sélectionneur de l’Angola, Pedro Gonçalves prépare son équipe avec confiance et sérénité.
Alors qu’il célèbre sa sixième année à la tête des Palancas Negras, le tacticien portugais estime que l'Angola est prêt à mettre en valeur ses talents locaux, malgré des difficultés liées à la disponibilité des joueurs et à la pression de la phase de groupes.
Dans cet entretien exclusif accordé à CAFOnline.com, Gonçalves revient sur le parcours de l'Angola en qualification pour le CHAN, sur le potentiel transformateur de la compétition pour les joueurs locaux et sur son optimisme quant à l'avenir du football dans la région COSAFA.
Il reconnaît également la difficulté de la tâche qui l'attend dans un groupe qui comprend les poids lourds du CHAN que sont le Maroc et la RD Congo, ainsi que le Kenya, pays co-organisateur, et la Zambie, rivale régionale.
Avec un mélange de pragmatisme et de conviction, Gonçalves considère le CHAN non seulement comme un tournoi, mais aussi comme une plateforme de développement et de reconnaissance pour les joueurs basés en Afrique.
Ci-dessous, l'intégralité de l'échange avec le technicien portugais :
Q : Coach, vous vous préparez pour un nouveau CHAN CAF TotalEnergies. Quel est votre avis sur la situation actuelle de l'équipe ?
J'ai le privilège de célébrer mes six ans à la tête de l'équipe nationale angolaise. Le parcours a été long et enrichissant. Nos progrès depuis 2019 sont considérables, et ce sera le deuxième CHAN consécutif pour lequel je suis fier d'avoir qualifié l'Angola.
Grâce à notre développement ces dernières années, l'Angola est devenu une mine d'or pour le football mondial, et nombre de nos joueurs les plus éminents évoluent désormais à l'étranger, ce qui signifie qu'ils ne seront pas disponibles pour cette compétition. Néanmoins, j'ai toujours insisté – et je continue d'insister auprès des joueurs – sur l'importance du CHAN, car il constitue à la fois une opportunité pour les joueurs locaux et un baromètre pour l'ensemble de la structure interne du football.
Q : Que pensez-vous de la performance de l’équipe lors des qualifications ?
Le fait d’être l’équipe nationale ayant enregistré la plus forte progression au classement FIFA mondial en 2024 nous a permis de passer le premier tour de qualification. D’un côté, c’était une bonne chose, mais d’un autre côté, cela nous a laissé moins de temps pour travailler et nous développer directement avec les joueurs locaux.
Nous avons finalement joué le match de qualification contre le Lesotho, un adversaire toujours très compétitif. Je pense que nous avons mérité la victoire, qui s’est pratiquement jouée dès le match aller grâce à notre victoire 2 buts à l’extérieur. Au match retour à domicile, nous avons su gérer l’effectif et donner l’opportunité aux autres joueurs de rivaliser. Malgré cette défaite sur un penalty totalement inutile, nous avons toujours contrôlé la rencontre et n’avons jamais été en danger de qualification.
Q : En quoi ce CHAN CAF TotalEnergies est-il important pour le football angolais ?
Le CHAN est essentiel pour le développement des talents locaux. La grande majorité des équipes nationales africaines évoluent principalement (voire entièrement) avec des joueurs basés à l'étranger. Je pense que la CAF a brillamment créé un espace compétitif très intéressant et attractif, qui ouvre la voie aux joueurs locaux qui aspirent à atteindre des niveaux sportifs plus élevés. Le CHAN offre une visibilité aux talents locaux.
Q : Quel regard portez-vous sur la croissance et la compétitivité du football africain ?
Ces dernières saisons, la CAF a mis en œuvre une série d'initiatives qui ont amélioré la qualité et la visibilité des compétitions africaines.
L'Afrique recèle les futurs talents du football mondial et, à ce titre, l'intérêt du monde du football mondial ne cesse de croître. Cela se reflète dans l'attention portée aux compétitions africaines, non seulement de l'extérieur du continent, mais aussi de l'intérieur, avec un enthousiasme et une appréciation croissants pour le football africain.
Q : Concernant votre groupe, que pensez-vous de vos adversaires et de vos chances d'accéder aux phases à élimination directe ?
Nous sommes clairement dans le groupe le plus compétitif. Parmi les cinq équipes du groupe, seules deux ont remporté le CHAN à deux reprises : le Maroc et la RDC, et elles sont clairement favorites. Il y a aussi le Kenya, pays hôte, qui a investi massivement. La Zambie et nous-mêmes serons considérés comme les outsiders, mais je suis convaincu que nous nous battrons sans relâche pour une place en quarts de finale. Nous ne sommes peut-être pas favoris, mais nous aurons certainement notre mot à dire.
Q : Quels objectifs fixez-vous à votre équipe dans cette compétition ?
Sachant que lors de la dernière édition, nous avons terminé deuxièmes d'un groupe de trois et que nous ne nous sommes pas qualifiés, en raison de deux matchs nuls en deux matchs, avoir la chance de disputer quatre matchs cette fois-ci est déjà une excellente opportunité pour ce groupe de joueurs locaux.
Nous nous battrons pour une place en quarts de finale, ce qui serait un objectif fantastique compte tenu de la force des équipes de notre groupe.
Q : Aucune nation d’Afrique australe n’a remporté le titre. Que pensez-vous de cette statistique et des chances des nations d’Afrique australe lors du tournoi ?
La progression de la région COSAFA a été progressive et significative. Si l’on considère que sept des équipes participant à la prochaine CAN sont issues de la région COSAFA, c’est déjà un signe de croissance. Cependant, nous devons maintenant viser le niveau supérieur : remporter des titres en Afrique. L’Afrique du Sud et la Zambie l’ont déjà fait lors de la CAN.
Voyons quelle équipe de notre région sera la première à y parvenir au CHAN. Le talent est là, et avec le temps, l’allocation de ressources supplémentaires et l’amélioration du processus de développement, je suis convaincu que cela deviendra une réalité.