La Mauritanie résiste au Burkina Faso et s’installe à la 2ᵉ place du groupe B du CHAN
Publié:

La Mauritanie a arraché une victoire cruciale (1-0) face au Burkina Faso réduit à dix, à l’issue d’un duel intense du groupe B du CHAN à Dar es Salaam. Un penalty d’Alassane Diop en toute fin de première période a suffi à sceller une rencontre marquée par un carton rouge confirmé par la VAR et une défense héroïque en fin de match.
El Mami Tetah a obtenu le penalty décisif dans le temps additionnel après un contact litigieux avec Kalifa Nikièma dans la surface. L’arbitre marocain Jelly Chavane a consulté la VAR avant de désigner le point de penalty, que Diop a transformé d’un tir précis au ras du poteau gauche.
Cette fin de première mi-temps chaotique avait déjà vu Abdoulaye Touré expulsé pour conduite violente, après un premier carton jaune requalifié en rouge suite à un autre visionnage vidéo.

Un tournant crucial pour les Mourabitounes
Ce succès fait suite à la victoire de Madagascar (2-0) face à la Centrafrique plus tôt dans la journée, et propulse la Mauritanie à 7 points en 4 matchs, juste derrière la Tanzanie, hôte du tournoi.
Le Burkina Faso, qui reste bloqué à 3 points, ne peut plus rattraper le duo de tête. Avec un seul match restant à disputer, les Étalons voient leur aventure au CHAN toucher à sa fin.

Une première période tendue et rythmée par la VAR
Avec l’obligation de gagner des deux côtés, le ton a été donné dès les premières minutes, dans un duel âpre et engagé.
Le Burkina Faso s’est montré dangereux dès la 14ᵉ minute : Issouf Kaboré et Abdoul Abass Guiro ont vu leurs tentatives repoussées, tandis que le tir puissant d’Ousmane Siry a été détourné par Abderrahmane Sarr. Papus Ouattara a ensuite manqué deux têtes successives.
La Mauritanie a progressivement pris ses marques, notamment sur coups de pied arrêtés. Patrick Malo a été averti après une intervention rugueuse sur Tetah, avant que la tension ne monte encore : une faute de Touré sur Moulaye Al Khalil, loin du ballon, a d’abord été sanctionnée d’un jaune, puis transformée en rouge après intervention de la VAR.
Dans les arrêts de jeu, la discipline burkinabè a de nouveau vacillé : Kaboré a fauché Tetah au milieu du terrain, puis Nikièma a commis la faute dans la surface. Après une longue vérification vidéo (45+6), Diop n’a pas tremblé des 11 mètres.

Les Étalons ne lâchent rien, malgré l’infériorité numérique
À dix contre onze, les hommes d’Issa Balbon ont affiché un sursaut d’orgueil. Dès la reprise, Patrick Malo a forcé Sarr à s’employer sur une frappe lointaine. Le gardien burkinabè Ladji Brahima Sanou a ensuite maintenu les siens dans le match, repoussant deux tentatives dangereuses de Tetah.
Côté mauritanien, la gestion a été pragmatique : El Mami Tetah, très actif, a cédé sa place à Mohamed El Kheir Faraji en fin de match, tandis qu’Hamady N’Diaye et Moctar El Hacen ont été lancés pour densifier l’entrejeu.
Mais le danger n’était jamais loin : Abdoul Baguian a vu sa tête heurter le poteau droit sur un centre de Mohamed Guira, et Ouattara a été stoppé à bout portant par Sarr.

Dans un final haletant, le portier mauritanien a capté une tête d’Abass Guiro et Sanou, de l’autre côté, a dû s’employer face à un missile lointain signé Moctar El Hacen.
Une Mauritanie lucide et disciplinée
Ce n’était pas un match pour les esthètes. Plutôt une rencontre où chaque duel, chaque coup de pied arrêté, chaque prise de décision comptait. Nouh El Abd et Soukrana Mheimid ont tenu la défense avec autorité, Abdallahi Mahmoud a donné le ton au milieu, et la charnière centrale a parfaitement géré les longs ballons adverses en fin de match.
Malgré un carton jaune reçu par Diop (59ᵉ), la Mauritanie est restée concentrée, tandis que les Étalons ont vu leur indiscipline s’accentuer : Koutiama (62ᵉ), Diallo (66ᵉ) puis Ouattara (89ᵉ) ont tous été avertis.

L'impacte du resultat
Avec 7 points, la Mauritanie s’empare de la deuxième place du groupe, derrière une Tanzanie parfaite (9 points). Madagascar, désormais à 4 points, est le seul adversaire encore capable de rattraper les Mourabitounes lors de la dernière journée. Le Burkina Faso, lui, est définitivement hors course dans ce groupe à cinq équipes.
Pour Artiz López Garai, dont l’équipe n’avait marqué qu’un but en trois matchs, cette victoire représente exactement le type de performance « maligne » qu’il attendait et un pas décisif vers les quarts de finale.
Quant aux Étalons, qui ont touché du bois et se sont battus jusqu’au bout malgré l’infériorité numérique, ils quittent sans doute le tournoi avec des regrets et un sentiment d’inachevé.
