«Les géants ont vacillé, les outsiders ont triomphé : les 5 plus grands retournements de situation de l’histoire du CHAN »

La poussière venait à peine de retomber à Zanzibar lorsque le monde du football a commencé à mesurer l’ampleur de ce qui venait de se produire. Le Soudan, une équipe souvent considérée comme outsider sur la scène continentale venait de défaire les Super Eagles du Nigeria, composés uniquement de joueurs locaux, sur le score de 4-0, les éliminant du CHAN PAMOJA 2024 avec un match d’avance.

En une seule nuit, ils ont renversé le scénario, laissant les experts chercher des explications et les fans revoir les buts avec incrédulité.

Ce n’était pas qu’une question de score.

 C’était la manière : une défense disciplinée, une finition létale, et une unité collective qui ont rendu le pedigree nigérian insignifiant.

Le doublé d’Abdel Raouf Yagoub, combiné à un but contre son camp de Leonard Ngenge et un penalty décisif de Walieldin Khdir, racontaient l’histoire sur le papier. Mais la vraie histoire était celle d’une précision, d’une patience et d’un outsider refusant de se laisser intimider.

Ce résultat sismique restera comme l’un des plus grands chocs de la compétition — mais ce n’est pas le seul.

Depuis sa création en 2009, le Championnat d’Afrique des Nations (CHAN) s’est spécialisé dans la réécriture de la hiérarchie du football.

Avec des équipes composées exclusivement de joueurs évoluant dans leurs championnats nationaux, ce tournoi offre un terreau idéal pour les surprises et les moments inoubliables.

Des écrasements en finale aux embuscades en phase de groupes, les outsiders se sont levés à maintes reprises. Et tout comme la dernière victoire du Soudan s’est inscrite dans la légende du CHAN, voici cinq des plus remarquables surprises de l’histoire du tournoi.

Le Nigeria abordait la finale du CHAN 2018 à Casablanca avec espoir, confiance et une bonne dynamique. Le Maroc, pays hôte, était favori mais peu s’attendaient à ce que les Lions de l’Atlas démantèlent les Super Eagles avec autant d’autorité.

Dans un stade battu par la pluie, l’attaque implacable du Maroc a déchiré la défense nigériane. Chaque montée marocaine semblait pouvoir finir en but, ce qui fut souvent le cas. Le coup de sifflet final a confirmé une victoire record 4-0 — la plus large jamais vue en finale du CHAN — laissant le Nigeria humilié lors d’une des plus grandes soirées de son histoire footballistique locale.

Affronter le pays hôte dans un tournoi est rarement facile. Affronter le Cameroun à Limbe, avec le public en furie, l’est encore moins. 

Pourtant, le Maroc a transformé ce qui aurait pu être une demi-finale tendue en une autre démonstration de force.

Les Lions de l’Atlas ont réduit au silence les Lions Indomptables avec rapidité, précision et une efficacité clinique qui ont stupéfié les tribunes. 

Au coup de sifflet final, un autre 4-0 en faveur du Maroc — leur deuxième telle démonstration contre une grande équipe dans l’histoire du CHAN — et un billet pour une autre finale en poche.

Double champion en titre, la RD Congo arrivait au CHAN 2022 parmi les favoris. Leur histoire, profondeur et expérience en faisaient une équipe redoutable, mais les débutants sénégalais n’ont pas tenu compte du scénario.

Les Lions de la Téranga, à leur première participation au CHAN, ont joué avec une audace que la RD Congo n’a pas su égaler. 

Du premier au dernier coup de sifflet, le Sénégal a contrôlé le rythme, ouvert la défense et conclu avec sang-froid. Le score de 3-0 n’était pas qu’une victoire ; c’était l’annonce que le Sénégal était devenu une force sérieuse du football domestique africain.

Les débuts de Madagascar au CHAN ont été une introduction de conte de fées au tournoi. Face à une équipe soudanaise plus expérimentée, les insulaires ont montré la même énergie combative qui avait conquis les cœurs à la CAN.

Des contre-attaques fulgurantes et une pression incessante ont déstabilisé le Soudan dès le début. Le score final de 3-0 reflète non seulement la discipline tactique mais aussi la joie et la faim d’une équipe déterminée à prouver qu’elle avait sa place sur cette scène.

Puis est venu Zanzibar, en août 2024. Le Soudan, coaché par le tacticien ghanéen Kwesi Appiah, a livré une performance qui restera dans l’histoire du CHAN. Dès le but contre son camp malheureux de Ngenge qui a ouvert le score, les Faucons de Jediane ont pris confiance.

« Le CHAN a été l’une des meilleures expériences. Je ne regrette pas d’avoir donné mon temps bénévolement, car cela a amélioré mes compétences en communication, élargi mon réseau, et, in sha Allah, pourra ouvrir de meilleures opportunités. »

Le doublé de Yagoub juste avant et après la mi-temps, combiné au penalty de Khdir, a laissé le Nigeria abasourdi. Pour les Super Eagles, deux matchs, zéro but et une élimination furent une dure réalité. Pour le Soudan, c’était la preuve qu’ils ne pouvaient pas seulement rivaliser avec les meilleurs d’Afrique — ils pouvaient les dominer.

Cette victoire a propulsé le Soudan en tête du groupe D aux côtés du tenant du titre, le Sénégal, préparant un dernier match de groupe palpitant. Plus encore, elle a offert au CHAN un nouveau chapitre dans sa longue tradition de surprises.

Des finales impitoyables du Maroc aux débutants démantelant les champions, le CHAN a prouvé une vérité maintes fois : dans cette compétition, la réputation ne compte plus une fois le coup de sifflet lancé.

Chaque match offre à un outsider la chance d’écrire l’histoire. La victoire 4-0 du Soudan contre le Nigeria sera racontée pendant des années — et se place désormais fièrement parmi les plus grands chocs que le tournoi ait jamais connus.