Algérie – Botswana : deux chemins opposés, un même objectif

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Au stade Père Jégo, ce dimanche à 20h (heure locale) l’Algérie débute sa sixième participation à la CAN Féminine CAF TotalEnergies face au Botswana, la nation émergente du football féminin continental. Pour les Vertes, c’est un retour attendu dans un tournoi qu’elles n’ont pas encore réussi à dompter. Pour les Mares c’est une confirmation après une première apparition remarquée en 2022.

L’Algérie face à ses vieux démons

L’Algérie a toujours eu une relation contrariée avec la CAN Féminine. Qualifiée pour la première fois en 2004, la sélection a alterné le chaud et le froid. Depuis 2006, elle n’a pris part qu’à une édition sur deux (2006, 2010, 2014, 2018, et désormais 2024).  

C’est la première fois que l’Algérie dispute une CAN en Afrique du Nord. Un détail ? Pas vraiment. "On sent qu'on n’est pas loin de chez nous. C’est motivant", souffle Imane Chebel, cadre du groupe. Avec ses deux coéquipières Morgane Belkhiter et Inès Boutaleb, elle fait partie du trio rescapé de l’édition 2018. Un tournoi où l’Algérie avait pourtant montré des choses intéressantes, notamment lors de sa défaite 3-2 contre le Mali après avoir mené.

Mais depuis 2014 et une victoire 1-0 face au Ghana en ouverture, l’Algérie n’a plus gagné en phase finale (5 défaites consécutives). Le passif est lourd : 15 matchs, seulement deux victoires, une seule fois au-delà des deux buts marqués. Pire, les Fennecs n’ont jamais connu les quarts de finale. Un cap qu’elles espèrent franchir enfin, après avoir éliminé l’Ouganda (3-2) puis balayé le Burundi (6-1) en qualifications.

Le Botswana, petit par la taille, grand par la volonté

Les Mares ont surpris tout le monde en 2022. Pour leur toute première participation à la CAN Féminine, elles ont atteint les quarts de finale, où elles ne se sont inclinées que d’une courte tête contre le Maroc (2-1). 

Leur force ? Un collectif soudé, une continuité rare dans le football africain. Sur les 23 joueuses présentes au Maroc, 17 faisaient déjà partie de l’aventure 2022. Sept d’entre elles ont démarré les cinq matchs disputés cette année-là. Une fidélité qui reflète une confiance dans un projet à long terme.

"On a envie de prouver que ce n’était pas un coup de chance. On revient pour faire mieux", confie Refilwe Tholakele, attaquante puissante et co-meilleure buteuse des Mares lors de la dernière édition avec deux réalisations.

Une bataille tactique et mentale

L’Algérie devra composer avec un adversaire qui joue sans complexe. Plus rodées aux joutes continentales, les Fennecs disposent d’un peu plus de vécu. Mais le Botswana est une équipe difficile à manœuvrer, compacte, et capable de transitions rapides. Si l’Algérie marque la première, elle devra apprendre à gérer l’avance – ce qu’elle n’a pas su faire face au Mali en 2018.

Farid Benstiti, le nouveau sélectionneur algérien, a longuement insisté sur « l’organisation défensive et le sérieux dans les temps faibles ». À ses côtés, Chebel, Belkhiter et Boutaleb devront guider une jeunesse ambitieuse mais encore inexpérimentée au plus haut niveau.

Au stade Père Jégo, l’ambiance s’annonce feutrée, mais l’intensité sur le terrain pourrait être incandescente.