CAN Féminine 2024 : Des étoiles montantes à surveiller

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Elles arrivent sans faire de bruit. Cependant, elles comptent bien briller lors de cette Coupe d’Afrique des Nations Féminine CAF TotalEnergies, Maroc 2024. Certaines ont déjà découvert les exigences de la Ligue des Champions africaine, quand d'autres ont franchi les frontières pour évoluer en Europe ou en Amérique du Nord. Quelques-unes, à peine sorties de l’adolescence, affichent déjà une lucidité et une assurance qui forcent le respect. À la CAN Féminine TotalEnergies 2024, cinq jeunes joueuses réunissent tous les ingrédients pour enflammer les tribunes, renverser le cours des rencontres et défier l’ordre établi. Leur jeunesse, leur fraîcheur et leur culot pourraient bien faire de ce tournoi une édition mémorable.


Comfort Yeboah (18 ans, défenseure, Ampem Darkoa – Ghana)

Elle ne recule jamais. Mieux : elle avance. À 18 ans, Comfort Yeboah est déjà un roc. Révélée au grand public lors de la Ligue des Champions Féminine de la CAF 2023, où elle a mené l’Ampem Darkoa jusqu'à une prometteuse quatrième place, la Ghanéenne a impressionné par sa polyvalence, son autorité et… sa sérénité balle au pied.

Mais Yeboah, c’est aussi une âme de leader. Preuve en est : elle était la joueuse désignée pour tirer les penalties en Côte d’Ivoire. Une rareté pour une défenseure centrale. Dans une sélection ghanéenne pleine d’ambitions, elle pourrait être l’élément stabilisateur, celle qui ne se contente pas de défendre, mais qui sait aussi construire, orienter et punir.


Jessica Modise (19 ans, attaquante, Gaborone United – Botswana)

Jessica Modise ne connaît pas le mot complexe. L’attaquante de Gaborone United, à peine 19 ans, incarne la nouvelle génération ambitieuse des Mares. Fine, rapide, intelligente dans ses appels, elle a inscrit cinq buts lors des éliminatoires.

Modise, c’est une joueuse qui sent le jeu. Elle n’attend pas le ballon, elle l’appelle. Et surtout, elle sait faire briller les autres. Son style rappelle celui des grandes "9 et demi", ces joueuses hybrides entre buteuse et créatrice. Sur les pelouses marocaines, elle pourrait devenir l’une des sensations du tournoi, à condition que le Botswana parvienne à créer la surprise.

 


Salma Marzouki (17 ans, milieu de terrain, Banque de l'Habitat – Tunisie)

Elle n’était pas née lors des premières participations tunisiennes à la CAN. Pourtant, Salma Marzouki sera bien l’un des moteurs des Aigles de Carthage version 2024. Du haut de ses 17 ans, la milieu de terrain de la Banque de l’Habitat fait déjà preuve d’une vision du jeu impressionnante.

Dans un rôle de sentinelle ou de relayeuse selon les besoins, elle fluidifie les transitions, accélère le jeu et n’hésite jamais à tenter sa chance de loin. Sa gestuelle rappelle les milieux les plus élégants, son assurance semble déroutante à son âge. À surveiller de près : ses frappes lointaines peuvent changer le sort d’un match.


Deborah Abiodun (21 ans, milieu de terrain, Dallas Trinity FC– Nigeria)

"On l’appelle Kanté… parce qu’elle court partout." Ce surnom donné à Deborah Abiodun dit tout de sa réputation. Travailleuse infatigable du milieu de terrain, la Nigériane de 21 ans s’est taillée une place de choix dans l’effectif du Dallas Trinity FC. Et elle entend bien devenir l’un des piliers des Super Falcons dans cette édition.

Révélée très jeune, elle avait déjà été retenue dans la liste du sélectionneur Randy Waldrum pour la Coupe du Monde Féminine de la FIFA 2023 en Australie et Nouvelle-Zélande. Une marque de confiance rare à son âge, dans un effectif aussi expérimenté que celui du Nigeria. Deux ans plus tard, Justin Madugu, désormais à la tête de la sélection, a réaffirmé sa foi en son potentiel en la convoquant pour cette CAN 2024. Un signe fort, qui confirme que Deborah est en train de s’imposer comme une pièce incontournable du futur des Super Falcons.

Formée à l’école du jeu physique et exigeant des Rivers Angels, Abiodun ne se contente pas de ratisser. Elle anticipe, elle oriente, elle distribue. Sa capacité à lire le jeu fait d’elle une pièce maîtresse de l’entrejeu nigérian. Elle sera sans doute chargée de casser les lignes adverses mais aussi de relancer proprement, un rôle qui demandera de l’endurance… et beaucoup de sang-froid.


Ruth Bulala Nossa (21 ans, milieu de terrain, Sarcelles – RD Congo)

C’est l’un des secrets les mieux gardés du tournoi. Ruth Bulala Nossa, 21 ans, est une pépite repérée par Hervé Happy, sélectionneur de la République Démovratique du Congo, lors de son long travail de prospection à l’international. Formée en France, où elle évolue aujourd’hui à Sarcelles, la Congolaise est un vrai rayon de soleil dans l’entrejeu.

Bulala Nossa apporte du volume, de la percussion, et surtout une intelligence tactique rare. Elle lit les espaces comme peu d’autres joueuses de son âge. Grâce à son expérience européenne, elle maîtrise les temps faibles, sait poser le jeu quand il le faut, et n’a pas peur d’accélérer quand l’occasion se présente.

Sa présence dans le onze de départ de la RDC pourrait bien être la clé de la cohésion d’un collectif en pleine montée en puissance. La joueuse incarne cette diaspora qui revient renforcer les sélections africaines avec ambition et professionnalisme.