CAN Féminine 2024 : Merveille Kanjinga, la pépite congolaise en mission au Maroc

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  • Révélée lors de la dernière Ligue des Champions féminine de la CAF remportée avec le TP Mazembe, la jeune attaquante s’est envolée vers le Paris Saint-Germain, où elle poursuit son irrésistible ascension
  • À 22 ans, elle devient un symbole d’espoir pour tout un pays, incarnant la renaissance du football féminin en République Démocratique du Congo
  • De retour au Maroc, terre de son sacre continental, elle s’apprête à disputer sa première CAN Féminine avec les Léopards Dames, avec l’ambition d’emmener son équipe vers les sommets

Ce n’est pas une simple mutation, c’est un bond en orbite. Recrutée la veille de son 22e anniversaire par le Paris Saint-Germain, Merveille Kanjinga a vu son rêve d’enfant se matérialiser. « C’était mon rêve depuis toute petite. Quand j’ai appris que le Paris Saint-Germain me voulait, j’étais très, très contente. J’en croyais à peine mes oreilles », souffle-t-elle, encore émue par le souvenir de cette annonce.

 

 

Son arrivée dans la capitale française, a tout d’un conte de fée. Mais rien n’est dû au hasard. Si Paris l’a repérée, c’est parce que l’attaquante a brillé de mille feux lors de la dernière Ligue des Champions Féminine de la CAF. Une édition qu’elle a survolée avec le TP Mazembe et qu’elle a conclue sur la plus haute marche, au Maroc. Ce sacre continental, le premier dans l’histoire du club congolais, a agi comme un accélérateur de carrière. « Il y a plein de bons souvenirs. On avait une grande équipe, de très bonnes coéquipières. C’était un moment inoubliable. »


Une fierté nationale, un symbole continental

Son transfert n’a pas seulement fait le bonheur du club français. En République Démocratique du Congo, la nouvelle a été accueillie comme une victoire collective. Kanjinga est devenue, en quelques mois, le visage d’un football féminin en pleine mutation. « Oui, je réalise ce que ça représente. Les gens étaient très contents d’apprendre la nouvelle. Je sais qu’ils aiment ça, et moi aussi. »

Dans un continent où les opportunités sont souvent rares pour les joueuses, son parcours suscite l’admiration et l’espoir. Elle, l’enfant de Lubumbashi, est désormais une source d’inspiration pour des milliers de jeunes filles. « Croyez en vous, peu importe d’où vous venez. Ce qui compte, c’est ce que vous montrez sur le terrain », lance-t-elle, consciente de la portée de son image.

Retour au Maroc, sur les traces du sacre

Le destin a ses clins d’œil. Et celui de Kanjinga l’emmène, une nouvelle fois, au Maroc. Là où tout a basculé pour elle, là où elle a conquis le plus beau titre de sa carrière. Mais cette fois, c’est sous les couleurs nationales qu’elle revient pour disputer la Coupe d’Afrique des Nations Féminine CAF TotalEnergies. La RD Congo évoluera dans un Groupe A corsé, avec la Zambie, le Sénégal et le pays hôte, le Maroc.

« Je sais que ce sera dur, mais on va mouiller le maillot, on va se battre jusqu’à la fin. C’est le match, et le meilleur gagnera », annonce-t-elle d’un ton posé, mais ferme. Aucun triomphalisme, juste une foi inébranlable dans l’effort et l’équipe.

Si elle découvre la CAN Féminine pour la première fois, Merveille n’est plus une novice. Le PSG et la Ligue des Champions Féminine l’ont aguerrie. Et elle n’élude pas les responsabilités qui l’attendent dans cette sélection. « Oui, je me vois comme une joueuse d’expérience », dit-elle. Une phrase qui en dit long sur la maturité de cette jeune attaquante, consciente de son rôle de locomotive dans un effectif en quête d’un nouvel élan.

L’héritage et les repères

Quand on l’interroge sur les figures qui l’inspirent au sein de la sélection congolaise, la réponse fuse : « Isabelle Diakiese, est l’une des joueuses les plus professionnelles que je connaisse. » Une reconnaissance naturelle pour celles qui, avant elle, ont tenu la baraque et transmis les codes. Kanjinga n’oublie pas d’où elle vient. Et sait qu’un groupe solide, soudé autour de leaders affirmés, peut bousculer les hiérarchies.

Ce mois de juillet qui s’annonce pourrait être fondateur. Pour elle, bien sûr, qui s’apprête à disputer sa première CAN, mais aussi pour le football congolais féminin, en quête de résultats de cette compétition depuis la médaille de bronze glanée en 1998. À travers Merveille Kanjinga, c’est tout un pays qui veut croire à un renouveau. Et si le Maroc fut la terre de son éclosion en club, il pourrait devenir celle de sa consécration en sélection.