Face aux Super Falcons, l’Algérie y croit encore

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Le rendez-vous est pris. Dimanche soir, l'Algérie affronte le Nigeria pour la troisième et dernière journée du Groupe B de la CAN Féminine CAF TotalEnergies, Maroc 2024 au stade Larbi Zaouli de Casablanca. 

Depuis leur entrée en matière face Botswana, les joueuses de Farid Benstiti n’ont cessé de progresser. Loin d’être favorisées par le tirage au sort, elles ont accroché deux résultats (victoire 1-0 contre les Mares et match nul contre la Tunisie 0-0) qui les maintiennent en vie dans ce Groupe B. "C'est un très bon match contre le Nigeria. C’est une grande équipe, et nous voulons leur offrir un vrai combat", annonce Farid Benstiti, le sélectionneur algérien conscient du défi.

Face à une armada nigériane toujours impressionnante, l’Algérie devra miser sur sa solidarité. "L'équipe est prête", assure Marine Dafeur, qui mise sur l'intelligence tactique de son groupe pour contenir les assauts adverses. "Nous devons rester concentrées, disciplinées."

Car même si le Nigeria a déjà composté son billet pour les quarts, Justin Madugu n'entend pas galvauder cette dernière sortie. "Chaque match est une occasion de progresser, d’évaluer l’équipe dans des contextes différents. Nous allons apporter des changements, mais l’objectif reste le même : gagner."

Les Super Falcons, invaincues et sans le moindre but encaissé, abordent la rencontre avec sérénité. "Les statistiques sont anecdotiques. Le plus important, c’est d’aller au bout du tournoi", tempère Madugu, qui prépare déjà la suite en misant sur une rotation maîtrisée.

Pour Benstiti, la réussite ne se mesurera pas uniquement au tableau d’affichage. "Ce genre de match fait grandir une équipe. Si nous réussissons à mettre le Nigeria en difficulté, alors nous aurons franchi un cap." Une déclaration qui en dit long sur les ambitions de la technicien français, qui, depuis sa prise de fonctions, s’emploie à construire un collectif solide.

Sur le terrain, l’absence probable de Naïma Bouhani, blessée, prive l’Algérie de sa principale arme offensive. Un coup dur. "Elle peut marquer à tout moment, mais le groupe est prêt à compenser", explique Benstiti. Car au-delà des individualités, c’est une équipe qu’il façonne.

Jennifer Echegini, suppléante de luxe jusque-là, pourrait profiter de la rotation pour briller. La milieu offensive veut saisir sa chance. "Représenter son pays est un honneur. Si je suis titularisée, je donnerai tout."

Mais c’est d’abord une question d’équilibre collectif. "Ce que je veux, c'est qu’on pousse le Nigeria à jouer très bien. Si on veut aller loin, il faut affronter les meilleurs et apprendre", martèle Benstiti.

Une philosophie partagée par ses joueuses. "On vit bien ensemble, on est soudées", souligne Dafeur. L’enjeu est clair : ne rien regretter. "Si ça ne passe pas, on se regardera en face. Si ça passe, on ira encore plus loin."

Côté nigérian, la prudence est de mise. "Tous les matchs sont différents, il faut avoir un plan A, un plan B", insiste Madugu. Une manière de dire que la méfiance est de rigueur face à une équipe algérienne sans complexe.

Malgré la fatigue, les longues distances d’entraînement et les imprévus, Echegini relativise : "On est professionnelles, on s’adapte."

A la veille d’une rencontre qui peut tout changer, l’Algérie s’avance comme un outsider déterminé. "On ne joue pas pour limiter la casse, on joue pour montrer que nous aussi, on a notre place", prévient Benstiti.

La clé ? La discipline, la gestion des temps faibles, l’audace. L’Algérie le sait : il faudra un match parfait. Et peut-être un peu plus. Une soirée de fierté, ou de regrets. Le ballon tranchera.