Ghana-Tanzanie, quitte ou double à Berkane

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Le Ghana et la Tanzanie n’ont plus le choix. Avec un seul petit point au compteur après deux journées, les deux nations s’apprêtent à disputer une véritable finale avant l’heure, lundi soir (20h, heure locale) à Berkane. La qualification pour les quarts de finale de la Coupe d’Afrique des Nations Féminine CAF TotalEnergies est à ce prix. Il faudra gagner. Rien d’autre.

Ce qui, en théorie, aurait pu ressembler à une banale dernière journée de phase de poules, s’est transformé en combat désespéré entre deux sélections acculées, prises en étau entre le poids des attentes et la crainte d’une élimination précoce.

La Tanzanie, un souffle venu de l’Est

Elles rêvent d’écrire l’histoire. Et de raviver une mémoire lointaine : celle de l’Éthiopie, dernière représentante de l’Afrique de l’Est à avoir atteint le dernier carré d’une CAN Féminine en 2004. Vingt ans plus tard, les Twiga Stars espèrent faire tomber une autre barrière.

Le nul obtenu face à l’Afrique du Sud (1-1), tenante du titre, lors de la deuxième journée a changé le ton. Pour Bakari Shime, le sélectionneur, ce match a été un déclic : « Contre l’Afrique du Sud, on a joué avec notre identité. Ça nous a donné de la confiance. Face au Ghana, vous verrez notre vrai visage. »

Le retour de la capitaine Opa Clement – buteuse face aux Sud-Africaines – renforce cet espoir. Leader de vestiaire et guide technique, elle incarne la foi tranquille d’un groupe qui croit enfin en ses chances. « Ce sera peut-être notre dernier match, donc on va tout donner. On connaît le Ghana, on a suivi leurs matchs. Nous voulons les trois points. Nous voulons continuer. »

Et si le groupe affiche autant d’optimisme, c’est aussi parce que Clara Luvanga pourrait faire sa première apparition dans la compétition. Star du club saoudien d’Al Nassr, blessée à la cheville droite, l’ancienne internationale U17 et U20 semble prête à entrer dans le bal. Une bonne nouvelle pour une sélection qui n’a inscrit que quatre buts en deux participations (2010, 2025), tous marqués… en première période.

Ghana : statistiques trompeuses, foi intacte

Côté ghanéen, les chiffres piquent. 31 tirs en deux rencontres… pour un seul but marqué. Pas de quoi rassurer, alors que l’efficacité offensive était censée être l’arme principale des Black Queens dans cette CAN. Mais Kim Björkegren, le sélectionneur suédois, ne panique pas.

« On sait ce qu’on doit faire. On est encore en position de se qualifier. Tout dépend de nous. On a eu assez d’occasions, et je suis convaincu qu’on va finir par concrétiser. » S’il devra composer sans Doris Baduawaa – passeuse décisive contre le Mali et titulaire sur les deux premiers matchs –, le coach garde des solutions dans son jeu : Princess Marfo et Princella Adubea pourraient amener un nouveau souffle dans le secteur offensif.

« Oui, Doris va nous manquer. Mais on a plusieurs joueuses capables d’évoluer en pointe, et même la possibilité de changer de système. »

Avec une victoire, le Ghana peut espérer terminer deuxième ou, à défaut, se faufiler parmi les meilleurs troisièmes. L’historique récent, lui, n’est pas forcément rassurant : les Ghanéennes n’ont franchi la phase de poules qu’une seule fois lors des cinq dernières éditions – en 2016. Pour le reste : des sorties dès le premier tour en 2008, 2010, 2014 et 2018.