Nigeria – Zambie : Casablanca attend son quart de gala

Le Nigeria et la Zambie croisent le fer ce vendredi 18 juillet au stade Larbi Zaouli de Casablanca, en quart de finale de la Coupe d’Afrique des Nations Féminine CAF TotalEnergies, Maroc 2024. Un duel entre un géant du continent, neuf fois titré, et un outsider désormais pris au sérieux. Au-delà d’une place dans le dernier carré, c’est une question de statut qui se joue.
Deux dynamiques, une même assurance
Invaincues, les deux formations arrivent avec des certitudes. Le Nigeria a fait le travail sans trembler : large victoire contre la Tunisie (3-0), succès plus poussif face au Botswana (1-0), puis match nul maîtrisé contre l’Algérie (0-0). Aucun but encaissé. L’identité Super Falcons, version Justin Madugu, repose sur le bloc, le calme et le réalisme. « Les filles sont prêtes », affirme le technicien. « Ce genre de match ne s’improvise pas. On est concentrés depuis le début. »
Côté zambien, même total de points (7), mais un parcours plus agité : un nul accroché face au pays hôte, le Maroc (2-2), une remontée spectaculaire contre le Sénégal (3-2), et une victoire solide contre la RD Congo (1-0). « On est arrivées à Casablanca avec une vraie énergie », savoure Nora Häuptle. « Ce groupe a mûri, il est prêt pour ce défi. »
Entre blessures et retours salvateurs
Chaque camp devra se passer d’une pièce offensive. Le Nigeria perd Chioma Okafor, blessée à la main à l’entraînement. « Les médecins ont été catégoriques : elle ne peut pas jouer », glisse Madugu. Il pourra néanmoins compter sur le retour de Deborah Abiodun, suspendue au dernier match — une pièce importante dans l’équilibre du milieu.
Chez les Copper Queens, l’ailière Xiomara Mapepa manque à l’appel, mais Grace Chanda est de retour après suspension. Avec elle, la Zambie retrouve son métronome.
« On sera vingt, motivées et prêtes à aller jusqu’au bout », annonce Häuptle. « Même aux tirs au but s’il le faut. »
Un face-à-face qui s’équilibre
Pendant des années, l’affiche penchait nettement côté nigérian : 6-0 en 2014, 4-0 en 2018. Mais en 2022, la Zambie a changé le récit. Vainqueur 1-0 lors de la petite finale, elle a prouvé qu’elle pouvait tenir tête à la référence continentale. « On respecte cette équipe, mais elle est battable », insiste Madugu. « Nous aussi, on est attendus. »
Barbra Banda, qui n’avait pas joué lors des confrontations précédentes, veut écrire sa propre version.
« On est concentrées sur l’instant. Ce sera du vrai football africain, intense et physique. »
Plumptre – Banda, duel au sommet
Le bras de fer entre la tour de contrôle nigériane et l’attaquante zambienne pourrait peser lourd. Ashleigh Plumptre, impeccable depuis le début du tournoi, incarne la solidité des Super Falcons.
« Le groupe est soudé, l’ambiance est bonne », décrit-elle. « On se prépare à affronter une équipe complète, pas seulement une individualité. »
Barbra Banda, se nourrit du défi. « Marquer dans ce tournoi me donne de l’élan. Et affronter Plumptre, c’est stimulant. »
Deux visions du jeu, deux philosophies
Le Nigeria mise sur la rigueur collective et la patience. « On attaque et on défend ensemble », rappelle Plumptre. Madugu en attend plus devant : « Il nous manque encore de l’efficacité, mais je crois en ce groupe. »
La Zambie, elle, joue sans filet. Transitions rapides, projections en nombre, jeu vertical. « Nos contres font mal, même aux grandes équipes », prévient Häuptle. « On croit en notre force et en notre unité. »
Une place en demi-finale… et un symbole
Derrière les statistiques et les schémas, c’est aussi une opposition entre un passé glorieux et un avenir en construction. Le Nigeria veut réaffirmer sa suprématie, la Zambie veut prouver qu’elle ne fait plus partie des "petites nouvelles". Dans un tournoi où les écarts se resserrent, ce quart a tout d’un match pivot.
Celui qui passera ne gagnera pas simplement un ticket pour les demi-finales. Il s’offrira aussi, peut-être, un nouveau statut.