Tunisie – Botswana, tout donner pour survivre

Dimanche soir (20h00, heure locale) au stade Père Jégo de Casablanca, la Tunisie et le Botswana jouent leur avenir dans ce dernier match du Groupe B de cette Coupe d’Afrique des Nations Féminine CAF TotalEnergies. Une opposition sous tension entre deux sélections qui n’ont pas encore marqué le moindre but dans ce tournoi. Mais qui, l’une comme l’autre, refusent de quitter la scène sans se battre.
Tunisie : "Pas d’autre solution que de gagner"
Battue par le Nigeria (3-0), tenue en échec par l’Algérie (0-0) la Tunisie n’a plus le choix : seule une victoire peut encore la maintenir en vie dans cette CAN Féminine 2024. Et dans la bouche du sélectionneur Kamel Saada, l’objectif est clair. « Nous n’avons pas d’autre solution que de gagner. L’équipe est concentrée, on est 100 % prêtes. »
Consciente des regrets qui ont accompagné le nul contre l’Algérie – notamment une première période encourageante et des occasions non concrétisées –, la sélection tunisienne s’est recentrée sur l’essentiel : l’efficacité. « On a bossé la finition, le réalisme. On ne peut pas se permettre de rater encore », insiste Saada, qui sait que le Botswana offre un profil très différent des adversaires précédents : « Ce n’est pas le Nigeria, ce n’est pas l’Algérie. Le Botswana, c’est un autre profil physique et tactique. »
Dans ce contexte, la Tunisie s’appuie aussi sur l’expérience de ses cadres. Cherine Lamti solide milieu et leader technique, le répète avec force : « On doit gagner. On le sait. On va tout donner pour le pays. Et surtout, rester ensemble. » Une manière d’affirmer l’unité d’un groupe souvent en reconstruction, mais qui conserve intactes ses ambitions continentales.
Botswana : l’énergie de l’espoir
Côté botswanais, l’équation est plus complexe. Battues par l’Algérie (1-0) puis accrochées par le Nigeria (A-0), les Mares n’ont toujours pas trouvé le chemin des filets. Pourtant, dans le discours du sélectionneur Alex Malete, il n’est pas question de baisser les bras. « On a encore une opportunité. Elle n’est pas entre nos mains, mais elle existe. À nous de jouer notre carte à fond. »
Et si la résilience est devenue un mot-clé pour ce groupe, c’est parce que les prestations ont laissé entrevoir un potentiel encore en maturation. « Ce qu’on a montré contre le Nigeria pendant 88 minutes et face à l’Algérie en seconde période, c’est notre vrai visage. Maintenant, il faut le répéter et ajouter de la justesse offensive. »
Pour y parvenir, le Botswana mise sur l’esprit de groupe et un mental renforcé. « On a eu le choix : se sentir désolées de nous-mêmes, ou faire quelque chose pour demain. On a choisi d’y croire », souligne Malete. Le sélectionneur, passé maître dans l’art de construire un environnement positif, insiste : « Chez nous, la personnalité prime sur le talent. C’est le mental qui fait la différence. »
Deux équipes dos au mur
Sur le plan mathématique, le calcul est simple : une victoire tunisienne à trois points propulserait les Aigles de Carthage Dames à quatre unités et probablement en quart, en fonction des autres résultats. Côté botswanais, les scénarios sont plus alambiqués.
Mais à la veille du match, personne n’ose trop regarder les classements. À commencer par la joueuse botswanaise Esalenna Galekhutle : « On ne sait pas ce que demain nous réserve, mais ce qu’on peut promettre, c’est qu’on va tout donner. On va se battre pour chaque ballon. »
Un match sous tension, et sous contrôle
Ce dernier duel du Groupe B s’annonce donc tendu, mais tactiquement très cadenassé. Les deux équipes savent que le premier but fera basculer la rencontre. La Tunisie, souvent à l’aise dans la transition rapide, devra se méfier d’un Botswana compact, discipliné et doté d’une excellente gardienne, comme l’a reconnu Kamel Saada : « Leur gardienne a tout arrêté contre le Niger. Elle est l’un de leurs atouts. »
Reste la capacité à convertir les intentions en actes. « On doit marquer. C’est la seule issue », répète Saada, comme un mantra. De l’autre côté, Malete appelle à un jeu rythmé, porté vers l’avant, mais sans naïveté : « Ce sera hautement tactique. La gestion du match sera décisive. »
Au-delà du résultat, ce match dit aussi quelque chose des trajectoires des deux nations. La Tunisie, qui s’est progressivement installée dans le paysage du football féminin continental, rêve d’une seconde qualification consécutive en phase à élimination directe. Le Botswana, demi-finaliste surprise de la dernière édition en 2022, veut prouver que son émergence n’était pas un feu de paille.