CAN U20 : L’Égypte d’Osama Nabih veut renverser la montagne marocaine

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Un derby du Nord sous haute tension. Ce jeudi au stade du 30 Juin, l’Égypte affronte le Maroc dans une demi-finale électrique de la Coupe d’Afrique des Nations U20 CAF TotalEnergies. À la clé, un billet pour la finale et la possibilité, pour les Pharaons juniors, de décrocher un trophée continental attendu depuis plus de deux décennies. Pour Osama Nabih, le sélectionneur égyptien, l’heure est à la mobilisation générale : « C’est une finale arabe avant l’heure. Nous allons nous battre avec force et courage. »

Tombeurs du Ghana au terme d’un quart de finale haletant (2-2, 5-4 t.a.b), les jeunes Égyptiens ont retrouvé une compétition mondiale qu’ils n’avaient plus disputée depuis 2011. Une délivrance qui a changé la dynamique mentale du groupe. « La pression était énorme autour de la qualification pour la Coupe du Monde, reconnaît Nabih. Maintenant que c’est fait, les joueurs ont retrouvé une stabilité psychologique. Ils peuvent se concentrer pleinement sur leur jeu. »

Libérés d’un poids, les jeunes Pharaons abordent ce choc avec un supplément d’âme. La perspective de jouer une finale continentale à domicile, devant un public en fusion, agit comme un aiguillon. « Nous avons promis de tout donner pour ce pays, témoigne Ahmed Khaled "Kabaka", l’infatigable milieu de terrain. On sait que ce ne sera pas facile face au Maroc, mais notre engagement est total. »

Un adversaire familier, mais redoutable

Le Maroc, invaincu dans ce tournoi, s’est hissé dans le dernier carré après un succès étriqué face à la Sierra Leone (1-0 ap), confirmé par une solidité défensive remarquable : trois clean sheets en quatre matches. Et un précédent en leur faveur : en novembre 2024, les Lionceaux de l’Atlas avaient dominé les jeunes Égyptiens (2-1) en éliminatoires. Un souvenir encore vif du côté des Pharaons.

« Le Maroc est une sélection solide, bien structurée, qui impressionne à tous les étages, analyse Nabih. À nous d’élever notre niveau. » Cette rencontre sera aussi une illustration parfaite du paradoxe de cette édition : l’Égypte, le Maroc, le Nigeria et l’Afrique du Sud formaient initialement un même groupe... avant un tirage au sort remanié. « C’est presque poétique, sourit le coach. Les quatre sont là, en demi-finales. Cela dit tout de la qualité de leur préparation. »

Kabaka, l’âme du milieu

Dans l’entrejeu, Ahmed Khaled incarne cette nouvelle génération décomplexée. Récupérateur infatigable, souvent premier relanceur, il s’est imposé comme un élément central du dispositif égyptien. « On s’est fait une promesse entre nous : tout donner jusqu’au bout, dit-il avec détermination. Le billet pour le Mondial nous a galvanisés. Maintenant, on veut aller au bout. Pour l’équipe. Pour le pays. »

Ce Maroc-Égypte a tout d’un sommet. Deux équipes invaincues, deux écoles de rigueur tactique, deux nations en quête d’un retour au sommet continental. Depuis 2003, les Pharaons n’ont plus disputé de finale en U-20. L’occasion est belle de briser cette disette devant leur public.

Le coup d’envoi est fixé à 18h GMT ce jeudi. La nuit s’annonce longue au Caire. Et historique pour l’une des deux nations.