Henrique Lopes Fernandes do Rosário : “Le futsal féminin angolais est en marche”

À la tête de la sélection féminine angolaise de futsal, Rosário Nandinho s’apprête à vivre un moment historique. Pour la première fois, l’Angola participe à la Coupe d’Afrique des Nations Féminine de Futsal, qui aura lieu au Maroc du 22 au 30 avril et le technicien aborde cette grande première avec ambition et lucidité. Placées dans le Groupe B aux côtés de la Guinée et de l’Égypte, les Angolaises auront fort à faire. Mais leur entraîneur croit en ses joueuses, en leur progression et en l’élan collectif que cette compétition continentale pourrait susciter. Rencontre avec un passionné qui veut porter haut les couleurs de son pays, et surtout, transmettre une énergie nouvelle à toute une génération.
CAFOnline.com : L’Angola se retrouve dans le Groupe B avec la Guinée et l’Égypte. Quelles sont vos premières impressions ?
Henrique Lopes Fernandes do Rosário : À mes yeux, c’est le groupe le plus relevé de cette phase de poules. Nous allons affronter deux nations très compétitives, avec une expérience notable dans les sports en salle. Cela ne nous effraie pas, au contraire, cela rend l’enjeu encore plus passionnant. Nous savons que chaque match sera une bataille, et cela pousse l’équipe à élever son niveau d’exigence. Ce genre de défi ne peut que nous faire progresser.
Comment s’est déroulée la préparation de votre équipe pour cette CAN féminine de futsal ?
C’est une aventure totalement nouvelle, et pour cette première édition, l’investissement de chacun est fondamental. La préparation a été intense, structurée et enrichissante. Bien sûr, les défis sont nombreux, mais nous avons abordé chaque obstacle avec une mentalité positive. Travailler avec un groupe qui découvre ce niveau de compétition exige patience et adaptation, mais la détermination est là.
Quels sont les objectifs que vous vous êtes fixés ?
Nous avançons avec humilité et ambition. L’idée, c’est de prendre les choses étape par étape. Il ne s’agit pas de brûler les étapes, mais bien de construire match après match une dynamique solide. Nous voulons entrer dans la compétition avec sérieux, poser nos fondations dès le premier coup de sifflet, et viser une progression continue.
Sur quels aspects du jeu avez-vous mis l’accent à l’entraînement ?
Notre approche est globale : technique, tactique, mentale et physique. Nous avons travaillé sur les transitions, la pression haute, les situations spéciales… Mais surtout, nous avons insisté sur la capacité à nous adapter à des profils d’équipes très différents. Le futsal demande beaucoup de polyvalence et d’intelligence de jeu, et c’est cette richesse que nous cherchons à développer.
Comment avez-vous sélectionné votre groupe pour cette CAN féminine de futsal ?
Le processus de sélection a été rigoureux. Il fallait identifier non seulement les meilleures joueuses sur le plan technique, mais aussi celles qui partagent des valeurs fortes : le sens du collectif, l’engagement, la volonté de représenter le pays avec fierté. C’est une responsabilité immense, porter ce maillot. Il fallait que cela se ressente dans l’attitude autant que dans les performances.
Quel est l’état d’esprit du groupe à l’approche du tournoi ?
L’équipe déborde d’énergie. On sent un vrai enthousiasme, une envie de bien faire et de prouver que l’Angola peut rivaliser à ce niveau. L’état d’esprit est positif, sain, avec beaucoup de solidarité. Les joueuses savent qu’elles écrivent une page importante du sport féminin angolais.
En un mot, comment décririez-vous cette équipe ?
Des guerrières. C’est ce que signifie, à mes yeux, être une femme angolaise. Combat, courage et dignité. C’est cet esprit que nous portons sur le terrain.
Comment jugez-vous l’évolution du futsal féminin en Angola ?
Nous sommes dans une dynamique de croissance. Le futsal féminin gagne en visibilité, en crédibilité et en intérêt. Nous sommes en marche.Il y a encore beaucoup à construire, mais les bases sont là. Cette CAN, justement, est une vitrine précieuse pour accélérer le processus et inspirer d’autres jeunes filles à se lancer.
L’Angola a une forte tradition dans les sports en salle, comme le handball ou le basketball. Cela peut-il servir le futsal féminin ?
Sans aucun doute. Nous avons une culture de la discipline, de l’effort et du jeu en salle. Il ne reste plus qu’à canaliser cette énergie vers le futsal, à créer des ponts entre les pratiques. Cette Coupe d’Afrique peut jouer un rôle catalyseur. En vérité, elle l’est déjà. Le mouvement est en marche
Cette CAN féminine de futsal est aussi qualificative pour la Coupe du Monde de la discipline. Cela change-t-il votre approche ?
C’est évidemment une motivation supplémentaire. Mais notre stratégie reste réaliste : bâtir notre parcours palier par palier. Bien sûr, tout le monde rêve d’un billet pour le Mondial, et rêver ne coûte rien. Mais ici, chaque jour, chaque minute compte. Nous voulons garder les pieds sur terre et l’esprit tourné vers le travail.
Qu’est-ce que cela représente pour vous, personnellement, de diriger cette équipe dans une compétition continentale ?
C’est une immense fierté. Être à la tête de cette sélection est un honneur. J’en remercie la Fédération Angolaise de Football pour la confiance accordée. Mon ambition, au-delà du tournoi, c’est de continuer à me former, à apprendre, à atteindre le plus haut niveau international. Ce tournoi est une étape, mais aussi un tremplin.
Quel message souhaitez-vous adresser au public angolais, et aux jeunes filles en particulier ?
Nous comptons sur le soutien de toute la nation. Ce que nous faisons ici, c’est pour l’Angola. Aux jeunes filles, je veux dire : venez nous rejoindre. Venez pratiquer ce sport magnifique, le futsal. Il vous attend. Il vous donnera des valeurs, une famille, une voie. Et nous, nous serons là pour vous accompagner.