Steeve Princy Manitriniaina (Madagascar Futsal F), à l’aube d’un premier grand défi

Pour Madagascar, cette Coupe d’Afrique des Nations Féminine de Futsal n’est pas seulement une première participation : c’est une page blanche à écrire. En entrant dans la compétition face à deux nations chevronnées, le Sénégal et la Tanzanie, les Barea veulent affirmer une ambition neuve, portée par une génération de pionnières. À leur tête, Steeve Princy Manitriniaina, sélectionneur engagé et lucide, refuse toute naïveté mais assume pleinement le défi.
Car tout est allé très vite. Encore embryonnaire il y a quelques années, la discipline a pris racine dans le paysage sportif malgache. En trois ans, les efforts se sont structurés, jusqu’à l’organisation du tout premier championnat national cette saison. Une étape fondatrice qui a permis de constituer un groupe, majoritairement composé de joueuses venues du football à 11, en pleine transition vers le jeu plus resserré et explosif du futsal. Un pari audacieux que Steeve Princy embrasse avec méthode, patience et foi.
Il met en avant la soif d’apprendre, l’énergie collective et le potentiel technique de ses joueuses, dont certaines pourraient déjà surprendre des adversaires plus expérimentées. Entraîneur passionné et engagé, il se sait porteur d’un projet qui dépasse l’enjeu sportif immédiat : faire rayonner le futsal féminin à Madagascar, encourager les vocations et poser les bases d’un avenir solide. Pour lui, cette CAN n’est pas une simple découverte, mais le point de départ d’une aventure enthousiasmante, porteuse d’élan et de fierté nationale.
Madagascar est dans le Groupe C avec le Sénégal et la Tanzanie, vos impressions ?
Tout d'abord, pour une toute première participation, ce sera une grande expérience pour Madagascar. Concernant les deux équipes de notre groupe, historiquement parlant, le Sénégal est une grande nation de football. Et la Tanzanie également. Ces deux équipes, on ne va pas les négliger. On les respecte, mais on va aussi montrer qu’on est capables de faire mieux.
Coach, comment s’est déroulée la préparation de votre équipe en vue de cette CAN Féminine de Futsal ?
Oui, nous avons suivi un programme assez intensif pendant dix jours. Nous sommes actuellement en stage bloqué. Le groupe est rassemblé depuis une dizaine de jours.
Nous avons travaillé sur le plan tactique, physique, mental, et surtout sur la cohésion collective de l’équipe.
Quels sont les objectifs que vous avez fixés à votre groupe pour ce tournoi continental ?
Le principal objectif, c’est d’aborder cette compétition avec beaucoup d’humilité. Nous voulons représenter le pays et aller le plus loin possible dans le tournoi. Atteindre la finale serait formidable. Comme vous l’avez dit, Madagascar va participer à cette compétition avec humilité, en tant qu’outsider, on peut dire.
Madagascar participe avec ambition, mais aussi comme outsider : est-ce un statut qui vous convient ?
Le futsal connaît un bel essor à Madagascar depuis environ trois ans. La discipline, encore jeune sur notre territoire, bénéficie désormais d’un véritable élan structurant. Cette année marque un tournant avec la mise en place du tout premier championnat national. La plupart de nos joueuses viennent du football à 11, et elles s’adaptent progressivement aux spécificités du futsal. Face à des sélections déjà bien établies dans cette discipline, nous avançons avec humilité, mais aussi avec une réelle envie de progresser et de démontrer notre potentiel.
Comment s’est passée la transition du football à 11 au futsal ?
Certaines joueuses ont connu une phase d’adaptation, tandis que d’autres se sont rapidement illustrées grâce à leur vivacité et à leurs qualités techniques. Cette transition révèle tout le potentiel de notre groupe. Sur le plan tactique, nous avons mis l’accent sur l’apprentissage des fondamentaux du futsal, un travail enrichissant qui porte déjà ses fruits. L’équipe progresse chaque jour et intègre de mieux en mieux les exigences spécifiques de la discipline.
Qu’est-ce que cela représente pour vous, personnellement, d’entraîner cette sélection nationale dans une compétition majeure ?
C’est une grande responsabilité d’être à la tête de cette sélection nationale féminine de futsal. Je vais tout donner pour aider l’équipe à atteindre ses objectifs et aller le plus loin possible. C’est une responsabilité envers la nation, envers Madagascar.
Avez-vous un message à adresser au peuple malgache et aux jeunes filles passionnées de futsal ?
À toutes les jeunes filles passionnées de futsal, ce n’est que le début pour Madagascar.
Je les encourage à travailler dur et à cultiver leur passion pour ce sport. Le futsal est un jeu magnifique et représente peut-être une nouvelle ère pour les joueuses. Et au peuple malgache, merci déjà pour votre soutien. Nous comptons sur vous pour être derrière nous pendant cette CAN. Nous allons tout donner et on espère vous rendre fiers.