WIDP : À Addis, les formatrices passent à l'offensive

Dans la capitale éthiopienne, la CAF a lancé ce 5 mai la phase présentielle de son programme de formation destiné aux instructrices africaines. Cinq jours pour consolider les savoirs, créer du lien, et faire émerger une nouvelle génération de formatrices.
C’est dans l’air pur d’Addis-Abeba, à plus de 2300 mètres d’altitude, que le football féminin africain a donné rendez-vous à ses architectes de demain. Pas aux joueuses. Pas aux dirigeantes. Mais à celles qui, dans l’ombre souvent, transmettent, corrigent, guident : les coachs des coachs. La Confédération Africaine de Football (CAF) y a ouvert la phase finale de son Women’s Instructors Development Program, un programme de développement réservé aux éducatrices techniques venues de tout le continent.
Un rendez-vous crucial, qui clôt deux mois de formation en ligne débutée en mars dernier. « Cette rencontre, c’est la validation humaine et collective de tout ce que nous avons appris virtuellement », explique Meskerem Goshime, la Responsable du développement du Football Féminin à la CAF.
Former pour transformer
Car l’objectif est clair. Il ne s’agit pas seulement de former des instructrices. Il s’agit de bâtir un écosystème. De faire en sorte que, dans chaque fédération membre, les femmes puissent accéder au plus haut niveau de formation technique, transmettre à leur tour, encadrer, décider. La CAF, qui a multiplié les projets en faveur du football féminin ces dernières années, franchit ici une nouvelle étape : celle de la structuration à long terme.
La phase en ligne avait posé les fondations : méthodologie de coaching, leadership, gestion des groupes, communication, usage des nouvelles technologies dans l’encadrement sportif… Autant de modules dispensés par un panel d’expert·e·s issu·e·s du continent mais aussi d’ailleurs. « On a voulu décloisonner les regards. Mettre en dialogue les cultures, les réalités de terrain, les expériences diverses. », explique Raul Chipenda, le Directeur de développement de la CAF. Les sessions à Addis, elles, doivent permettre de mettre en pratique, de tester, d’ajuster. Et surtout, de créer du lien.
Une promesse d’avenir
En mettant en œuvre ce programme inédit, la CAF envoie un signal fort. Non seulement elle investit dans la formation, mais elle affirme une conviction : le développement du football féminin passera par les femmes elles-mêmes. Elles en seront les piliers, les repères, les ambassadrices.
« C’est un mouvement de fond » poursuit Meskerem Goshime « Ce que nous voyons ici, ce sont les bases d’un avenir différent, plus équitable, plus cohérent. Le ballon ne connaît pas le genre. Mais l’encadrement, si. Et il est temps de rééquilibrer. »