Abdelrahman Ayed (FC Masar): "Nous visons le sacre en Ligue des Champions Féminine devant nos supporters"
L’entraîneur du FC Masar, Abd El Rahman Ayed, affiche de grandes ambitions à l’approche de la Ligue des Champions Féminine de la CAF 2025, qui se tiendra en Égypte du 8 au 21 novembre 2025. Fort de l’expérience acquise lors de la précédente édition, il croit fermement que ses joueuses ont gagné en maturité et qu’elles sont désormais prêtes à jouer les premiers rôles.

CAFOnline.com : Abd El Rahman, comment se déroulent les préparatifs de Masar pour cette nouvelle édition de la Ligue des Champions Féminine ?
Abd El Rahman Ayed : Nous avons terminé troisièmes la saison passée, et ce résultat a donné un réel élan aux joueuses. C’était leur première participation à la compétition continentale, et elles en ont tiré une expérience précieuse sur laquelle nous pouvons désormais bâtir. Cette fois, la préparation est plus spécifique, plus rigoureuse. Les matchs s’enchaînent rapidement, et chaque équipe en lice est la meilleure de sa région : Afrique du Nord, Ouest, Est… C’est une compétition extrêmement relevée. Nous devons donc être prêtes sur tous les plans, surtout physiquement, pour rivaliser avec les championnes de chaque zone.
Pensez-vous que votre équipe a gagné en maturité et en expérience après sa première participation ?
Absolument. Les joueuses ont énormément progressé, d’autant plus que plusieurs d’entre elles ont été appelées en sélection nationale et ont disputé des tournois internationaux après la Ligue des Champions. Cela nous apporte un supplément d’expérience et de maturité. Nous travaillons beaucoup sur les aspects physique, technique, tactique mais aussi mental : dans ce type de compétition, la concentration doit être totale du début à la fin. L’intensité est très élevée, et le mental fait souvent la différence.

Quelles leçons avez-vous tirées de la précédente édition et comment éviterez-vous de répéter les mêmes erreurs ?
Chaque match, qu’il soit gagné ou perdu, apporte ses enseignements. L’une des plus grandes leçons que nous avons retenues, c’est qu’il faut rester concentrées jusqu’à la dernière minute. L’an dernier, nous avons perdu la demi-finale dans les ultimes instants. À ce niveau, un match peut basculer à tout moment. Nous devons donc être prêtes mentalement pour jouer jusqu’au coup de sifflet final.
Une autre leçon : la nécessité de disposer d’un effectif large et équilibré. L’an dernier, nous avions peu de rotations, ce qui a pesé physiquement sur les joueuses en fin de tournoi. Cette fois, nous voulons compter sur au moins 15 ou 16 joueuses capables de tenir le rythme, pour répartir les efforts et rester performantes jusqu’au bout.
Comment percevez-vous l’évolution du football féminin en Afrique ces dernières années ?
L’évolution est remarquable. On voit de plus en plus de joueuses africaines s’imposer en Europe ou aux États-Unis, preuve que le niveau général a considérablement augmenté. Sur le continent, la création de la Ligue des Champions Féminine par la CAF a été un tournant. Elle pousse les clubs à investir davantage dans leurs équipes féminines, et motive les grandes institutions à fonder leurs propres sections.
L’arrivée prochaine de la Coupe du Monde Féminine des Clubs est aussi une source de motivation supplémentaire. Les clubs africains veulent y être, et cela pousse tout le monde à se professionnaliser : meilleures infrastructures, salaires décents, préparation de qualité… Tout cela contribue à faire grandir le football féminin et à le rendre plus attractif pour le public et les sponsors.
Comment évaluez-vous le rôle de la CAF dans le développement du football féminin à travers cette compétition ?
La CAF joue un rôle déterminant. En lançant et en soutenant la Ligue des Champions Féminine, elle a donné une vraie plateforme aux clubs et aux joueuses africaines. C’est un moteur essentiel pour encourager les grandes institutions à créer et structurer des équipes féminines. Cela pousse les clubs à investir, à former, à professionnaliser leur gestion. Et c’est tout le football africain qui en bénéficie.
Les phases finales se dérouleront cette année en Égypte. Est-ce un avantage pour votre équipe ?
C’est un immense privilège. Jouer à domicile, devant notre public, représente une source de motivation extraordinaire. Je tiens à remercier tous ceux qui ont œuvré pour que l’Égypte accueille cet événement majeur. Nous voulons profiter pleinement de cet avantage pour aller au bout. Notre objectif est clair : gagner la Ligue des Champions Féminine et offrir un moment de joie à nos supporters.
Enfin, selon vous, que manque-t-il encore aux clubs africains pour rivaliser au plus haut niveau mondial ?
Il faut poursuivre le travail entrepris par la CAF et garantir un soutien constant aux clubs. Les structures d’entraînement, les installations modernes, la formation des joueuses et des entraîneurs, les salaires décents… tout cela est indispensable pour créer une véritable culture professionnelle.
Avec un environnement stable et compétitif, les clubs africains pourront bientôt rivaliser avec les meilleures équipes du monde. Nous avons le talent ; il faut maintenant continuer à bâtir le cadre qui lui permettra de s’exprimer pleinement.