Érika Gnounoué (ASEC Mimosas) : « Rien n’est impossible en Ligue des Champions »

• La fierté et la responsabilité dominent dans le discours d’Érika Gnounoué, consciente de représenter la première génération féminine de l’ASEC Mimosas qualifiée pour la Ligue des Champions de la CAF
• Son leadership affirmé s’exprime à travers une vision du rôle de capitaine fondée sur l’exigence, la cohésion et la capacité à inspirer ses coéquipières, sur le terrain comme en dehors
• Animée par une ambition continentale, l’ASEC aborde cette aventure avec la volonté d’honorer la Côte d’Ivoire et de démontrer qu’en Ligue des Champions, rien n’est impossible pour celles qui croient en leur collectif.

Capitaine de l’ASEC Mimosas, Érika Gnounoué, 25 ans, s’apprête à vivre un moment historique : la première participation du club ivoirien à la Ligue des Champions féminine de la CAF. Leader charismatique, elle incarne l’ambition et la détermination d’un groupe qui a su écrire une nouvelle page de l’histoire du football féminin ivoirien. Sous son brassard, l’ASEC s’est qualifiée au terme d’un parcours plein de caractère, mêlant solidarité, discipline et audace.

Dans cet entretien accordé à CAFOnline.com, la milieu de terrain des Actionnaires revient sur les moments forts des éliminatoires, son rôle de capitaine et la portée de cette aventure pour elle et ses coéquipières. Consciente de la responsabilité qui pèse sur ses épaules, elle parle avec lucidité et fierté d’un défi collectif : représenter la Côte d’Ivoire sur la plus grande scène continentale. Pour la jeune joueuse, cette compétition n’est pas seulement un rêve devenu réalité, mais une étape dans la construction d’un héritage.

Portée par la ferveur des supporters et une préparation minutieuse, l’ASEC Mimosas compte aborder cette première campagne avec ambition et humilité, convaincue qu’aucun obstacle n’est insurmontable quand la passion et l’unité guident le groupe.

CAFOnline.com : Que ressentez-vous à l'idée de disputer la première Ligue des Champions de l'histoire de l'ASEC Mimosas ?

Érika Gnounoué : C'est un immense honneur. En tant qu’équipe, nous avons ressenti énormément de fierté à l’idée de représenter la première génération des Actionnaires version féminine à se qualifier pour la Ligue des Champions féminine de la CAF. C’est aussi un honneur de pouvoir représenter la Côte d'Ivoire à ce niveau-là.

Revenons un peu sur cette période des éliminatoires. Quels ont été les moments clés pour l’ASEC ? À quel moment avez-vous pensé : “cette fois, on ira jusqu’au bout” ?

Dès le début du tournoi, nous étions animées par une forte motivation. Défendre notre titre de championnes de Côte d’Ivoire nous imposait une grande responsabilité : il fallait aller au bout de ce que nous entreprenions. Avec mes coéquipières, nous avons puisé dans notre courage et notre détermination pour avancer match après match.
Arrivées en demi-finale, nous avons réalisé que nous étions capables d’aller plus loin. Nous nous sommes dit : si nous avons réussi à franchir cette étape, pourquoi ne pas viser la victoire finale ? Cette conviction nous a portées jusqu’au dernier match.
Le chemin n’a pas été facile, avec son lot de difficultés, mais grâce à notre solidarité et à notre esprit d’équipe, nous avons su aller chercher cette qualification et la concrétiser jusqu’au bout.

En quoi cette aventure des qualifications, jusqu’à l’accès aux phases finales, a-t-elle changé ton statut, à toi personnellement ?

Ça a beaucoup changé de choses. Être capitaine de la première équipe de l’ASEC qualifiée pour la Ligue des Champions Féminine de la CAF, ce n’est pas donné à tout le monde. Nous avons écrit notre histoire, chacune à sa manière. Pour moi, faire partie de ce groupe et atteindre cet objectif représente une étape importante dans mon parcours. Gagner un trophée national avec l’ASEC et décrocher cette qualification, c’est énorme, et cela m’a permis d’acquérir énormément d’expérience.
J’ai appris beaucoup de choses durant ce parcours. Être capitaine ne se limite pas à ce que l’on fait sur le terrain : il faut savoir guider, encourager et parfois porter l’équipe, même quand les choses ne vont pas bien. Il faut rester présente, motiver les joueuses et maintenir l’unité du groupe, même lorsque certains doutent. Être un bon leader, c’est savoir rassembler et inspirer l’équipe à tout moment.

Alors, quels sont les objectifs fixés par le club pour cette première participation à la Ligue des Champions Féminine de la CAF ?

L'objectif, c'est de ne pas partir comme des figurantes. Comme l’a dit le coach tout à l’heure, nous voulons montrer ce que nous savons faire, car le groupe a beaucoup de qualités. Nous savons jouer, donc nous allons jouer. Certes, il y aura des difficultés et de nouvelles expériences à vivre, mais rien n’est impossible. Nous allons tout donner pour honorer la Côte d’Ivoire et notre club.

Le vainqueur de cette Ligue des Champions Féminine de la CAF représentera l’Afrique à la toute première Coupe des Championnes de la FIFA, qui aura lieu en Angleterre. Que pensez-vous de cette perspective mondiale ?

Nous avons travaillé avec sérieux et avons eu le temps de bien nous préparer, en mettant en pratique tout ce que le coach nous a transmis. Nous donnerons le maximum pour représenter dignement notre pays lors de cette Ligue des Champions. Disputer un tournoi en Angleterre, le berceau du football, et porter haut les couleurs de la Côte d’Ivoire au niveau des clubs, c’est une chance exceptionnelle. Nous avancerons étape par étape : d’abord nous concentrer sur le tournoi du mois prochain, puis envisager la suite. Une chose est sûre : l’équipe donnera le meilleur d’elle-même, et je ferai tout mon possible pour y contribuer.

Que souhaitez-vous dire aux supporters ?
Merci pour toute la force qu’ils nous envoient, où qu’ils soient. Merci aux supporters de l’ASEC, qui ne cessent de nous soutenir, et merci aussi à tous les citoyens. Nous sommes très touchées de voir autant de monde derrière nous, cela nous donne énormément de courage. Savoir que des gens comptent sur nous, c’est une grande responsabilité : nous n’avons pas le droit à l’erreur, nous devons les rendre fiers. Merci du fond du cœur à tous. Nous continuerons à travailler dur pour représenter dignement notre club et rendre chaque supporter fier.