L’AS Mandé, véritable creuset de talents
« Fidèle à une vieille tradition et en tant que club formateur, l’AS Mandé base son recrutement sur la discipline et le jeune âge », confie Abdramane Maiga, l’entraineur du club malien qui est sur le point de participer à l’édition inaugurale de la Ligue des Champions Féminine de la CAF TotalEnergies, Egypte 2021.
La section féminine de l’AS Mandé est l’aboutissement d’un long processus de fusion et d’absorption.
Au départ, il y a eu le mariage en 1994 entre l’USL (Union Sportive de Lafiabougou) et les dissidents du meilleur club du pays de l’époque les Lionnes de Hamdallaye qui avaient créées un club éphémère « Horonya » (liberté ou indépendance) sous la direction de Mamadou Coulibaly.
Le nouveau couple intégrera le club phare de la commune 4 de Bamako : l’AS Mandé en devenant sa section féminine de football. L’AS Mandé qui avait pion sur le football féminin bamakois avec sa grande rivale les Super Lionnes – l’autre club créé par ceux qui sont restés aux Lionnes – continuera à s’agrandir avec la fusion/absorption avec les Tigresses de N’Tomikorobougou et l’AS Dagnouma de Sébénikoro.
Le club remporte le premier et unique tournoi national en 2005. Il s’adjuge ensuite quatre fois le titre de vainqueur de la Coupe du Mali (2012, 2014, 2015 et 2016) et termine finaliste en 2021.

L’AS Mandé a souffert du manque de compétitions de ces dernières années à cause notamment de la crise qui avait secoué le football national. Mais cela n’a pas empêché les Mandekas de remporter les deux éditions du Championnat national disputées en 2018 et 2021.
Le palmarès ne s’arrête pas là. Le Mandé est également triple vainqueur du Tournoi des 5 nations des clubs de Ouagadougou 2006, 2010 et 2011 et a remporté plusieurs fois la Ligue régionale de Bamako.
Toutefois sa plus belle conquête reste le tournoi qualificatif UFOA A au Cap-Vert qui a vu le club malien décrocher l’unique billet de la zone ouest A à la Ligue des Champions Féminine de la CAF TotalEnergies 2021.
Depuis sa création, de nombreux entraineurs se sont succédé à la tête de l‘équipe. Cheick Oumar Traore (actuel Secrétaire Général du club), Abdoulaye Cisse, Moustaph Laico Traore, Tiémoko Traore, Alou Kanoute, Cheick Tidiane Dagno (actuel Secrétaire Général Adjoint du club) Bougadère Sangare, Moriba Diallo, Abdoul Karim Coulibaly et Rokiatou Samake ont pris tour à tour les rênes de l’AS Mande, avant qu’Abdouramane Maiga ne soit porté à sa tête.

Le club de Bamako a la réputation d’avoir produit des joueuses vedettes. Parmi l’ancienne génération, il faut citer Aissata Kouyate « Aichabou », Marguerite Lurette, Awa Sangare « Pecos », Mariam Keita « Santos », Korotoumou Kone « Jolie », Rokiatou Samake (actuelle assistante coach), Diaty N’Diaye (actuelle Présidente de la section football féminin du club) ainsi que Salimata Diarra.
« Les joueuses de l’AS mandé en plus de la discipline doivent être capables de s’adapter au groupe et avoir des aptitudes techniques et physiques », ajoute Maiga.
Dans la génération actuelle, on retrouve des noms connus comme Fatoumata Diarra, Fatoumata Doumbia, Hawa Néné Konte « Kaka » (Internationale de la Guinée), Bassira Toué, Salimata Koné (capitaine) Assiatou Diallo « Cafu » (gardienne du Sily National de la Guinée).
Un club, des ambitions
Défendre le titre de champion national, pour avoir la possibilité de revenir en Ligue des Champions, c’est l’un des premiers objectifs de l’AS Mandé. Les Mandekas souhaitent également reconquérir la Coupe du Mali que le club a perdue cette année face à la grande rivale (les Super Lionnes).
D’après le management en place, le projet de l’AS mandé est grand. Ses ambitions sont, entre autres, de créer le premier centre d’initiation au football féminin dans le pays pour aboutir à la mise en place d’une académie, d’accélérer la transition du club vers le professionnalisme et d’initier un projet de reconversion pour les anciennes joueuses.
Mais sur la scène internationale, il s’agit d’aller le plus loin possible lors de cette 1ère édition de la Ligue des Champions Féminine de la CAF et de créer des partenariats avec des clubs et centres de football féminin étrangers. L’aventure égyptienne tombe donc à point nommé.