Ligue des Champions : Krunoslav Jurcic, l’ingénieur d’un rêve égyptien

Aux portes d’un exploit inédit, Pyramids FC peut inscrire son nom dans le gotha du football africain ce dimanche au Caire. Et Krunoslav Jurcic, son entraîneur croate au parcours singulier, entend bien en être l’artisan.
En tenant tête aux Mamelodi Sundowns (1-1) à Pretoria lors de la manche aller de la finale de la Ligue des champions CAF TotalEnergies, les Égyptiens se sont offert le droit d’y croire. Le coup de tête salvateur de Walid El Karti en fin de match a tout relancé. Désormais, un nul vierge ou une victoire au stade de la Défense Aérienne suffira à faire basculer l’histoire.
Le poids d’une première
Fondé en 2008, le club du Caire a longtemps été perçu comme un projet ambitieux mais périphérique, loin des monstres sacrés que sont Al Ahly, Zamalek ou Ismaily. Sous les ordres de Jurcic, ex-international croate passé par la Bundesliga, la Serie A et les bancs du Golfe, Pyramids a mué. Finaliste malheureux de la Coupe de la Confédération en 2023, il joue désormais le très haut niveau. Et s’apprête, peut-être, à faire tomber un autre plafond de verre.
Un précédent yougoslave, jamais croate
Aucun technicien croate n’a encore soulevé la plus prestigieuse des compétitions africaines. Il faut remonter aux années 1970-80 pour retrouver trace de succès balkaniques, avec les Yougoslaves Ivan Ridanovic (1978) et Branko Zutic (1980), tous deux titrés avec le Canon Yaoundé. Jurcic peut, ce dimanche, faire entrer son pays dans l’histoire du football continental.
Mais l’homme préfère voir plus large. « Nous appelons tous les supporters égyptiens à nous soutenir. Pas seulement pour les Pyramids, mais pour le football de tout un pays », a-t-il lancé en conférence de presse, comme pour désamorcer les clivages locaux.
Des cadres pour porter la dernière marche
Dans son vestiaire, l’expérience ne manque pas. Sherif Ekramy, multiple vainqueur avec Al Ahly, Walid El Karti, sacré en 2017 avec le Wydad, ou encore Ramadan Sobhi, ont déjà goûté aux joutes continentales. Jurcic, lui, veille à l’équilibre : « Nous avons les joueurs pour. Il faut juste rester fidèles à notre identité. »
En cas de victoire, Pyramids rejoindrait Al Ahly, Zamalek et Ismaily au panthéon des clubs égyptiens sacrés. Mieux : l’Égypte deviendrait la première nation à voir quatre clubs différents remporter la Ligue des champions CAF. Une prouesse unique, qui ferait aussi de Jurcic l’un des rares entraîneurs européens à régner sur le continent.